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Quelle est l'origine de l'agir moral ? Avant de posséder la prudence et les autres vertus, le jeune citoyen apprend, par mimétisme, quel bonheur lui est possible et comment y parvenir. Tout comme un apprenti, au sein d'une corporation, acquiert un savoir-faire en refaisant les gestes d'une technique que ses maîtres possèdent. Mais chaque corporation a ses coutumes, et chaque cité a ses traditions et ses valeurs.
Faut-il abandonner toute notion universelle du bien, qui serait relative à ce qu'est l'homme, à sa nature rationnelle ? Chaque culture est plutôt, montre MacIntyre, la rencontre de l'universel (des préceptes moraux valables en tout lieu et en tout temps) et du particulier : cette morale se donne à vivre à travers des moeurs et des lois qui sont propres à chaque cité. Bien plus, c'est cette dimension coutumière, incarnée de la morale qui, seule, permet son apprentissage et sa transmission.
Cela signifie qu'aucune éthique ne saurait être purement individuelle. Elle est toujours communautaire, elle a toujours un pendant social et politique. Elle est toujours, aussi, dépendante d'un héritage historique.