Comprendre l'œuvre de Zola comme une " somme a-théologique ", tel est l'objet de cette étude, qui revient aux sources du mot " naturalisme ". Avant...
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Résumé
Comprendre l'œuvre de Zola comme une " somme a-théologique ", tel est l'objet de cette étude, qui revient aux sources du mot " naturalisme ". Avant d'être un ensemble de techniques littéraires, le naturalisme, dont la mission consiste à "faire le jour dans la nuit des vieilles croyances", a pour tâche de décrire la réalité, c'est-à-dire, selon les propres termes de Zola, " ce qui est, en dehors des actes de foi religieux ". Le naturalisme excède donc nécessairement le domaine littéraire pour s'inscrire dans celui des idées. L'œuvre de Zola constitue, ainsi, la première tentative romanesque de représentation de la réalité dès lors que celle-ci ne se donne plus comme création divine. Zola fonde le cycle des Rougon-Macquart sur la question de l'hérédité, qu'il tient pour une version laïcisée du péché originel, et y montre le monde en désordre. Après la transition des Trois Villes, confirmant la " mort " de Dieu, les Evangiles remettent le monde à l'endroit. S'appuyant, de La Confession de Claude à Vérité, sur l'idée d'un possible salut de l'humanité, Zola a cherché à surmonter le rapport chrétien au monde, pour lui substituer la vision d'une humanité affranchie de toute forme de surnaturel, dotée d'une " force tranquille ", et portant sa propre lumière.
Sommaire
Du rêve poétique à la fondation du naturalisme
La question religieuse dans l'œuvre de Zola, de 1840 à la fin des Rougon-Macquart
" Une religion plus terrestre " : Zola après les Rougon-Macquart