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Comment le monde parlementaire en est-il venu, à l'aube du XXe siècle, à se préoccuper des questions de science et de recherches scientifiques ? Comment les premiers éléments d'une politique des recherches scientifiques ont-ils été mis en place ? En montrant ce que l'action politique eut d'incertain et d'innovant dans ce domaine, en refusant aussi de considérer la naissance du CNRS, en 1939, comme inscrite " dans les gènes " du système républicain, Michel Pinault renouvelle le débat sur ce que peut être une " politique de la science ".
Fruit d'une étude des archives parlementaires et d'une recherche sur les milieux et les " réseaux " qui ont animé cette longue entreprise, l'ouvrage montre combien l'action parlementaire et extra-parlementaire - où émerge le nom aujourd'hui oublié du député et sénateur de Roanne, Jean-Honoré Audiffred - a tout d'abord été parcellaire et tâtonnante. Alors que les milieux scientifiques - encore relativement peu étoffés - sont d'abord engagés dans les réformes de l'Université, ce sont les milieux " réformateurs ", issus de la droite républicaine et de la gauche radicale, qui, les premiers, parviennent à se mobiliser en faveur des recherches scientifiques.
Centrée à ses débuts sur les recherches biologiques et médicales, en raison de leurs applications espérées, leur action aboutit, par une loi du 14 juillet 1901, à la création de la Caisse des recherches scientifiques dont l'analyse, en termes d'activité, fonctionnement et rôle, constitue un des temps forts de ce travail.