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Je veux bien qu'il paraisse artificiel de séparer, d'un livre, le thème et la méthode. Démarche d'autant plus injustifiable qu'on s'apprête, ici, à prouver qu'ils sont un. Cependant, j'ai dû le faire. Et voici comment. Toute pensée a une histoire. Lorsqu'elle a fini par s'imposer, elle peut se payer le luxe d'ôter de la vue l'événement qui lui a servi de forceps, car elle compte alors sur l'évidence, même trompeuse, d'une terminologie commune à l'auteur et au lecteur.
L'établissement, pour la pensée, signifie toujours la substitution, aux limbes hasardés de la naissance, d'un ordre immanent puissant, à son tour, de commentaires sans fin. Je ne suis pas parvenu, je l'avouerai, à arracher une figurologie tout équipée des essais tentés depuis dix ans. Comme si - et cet enseignement n'est sans doute pas sans incidence sur le propos actuel - la Figure différait toujours de se résoudre en elle-même, pour être le travail d'une autre pensée - en l'espèce l'affectivité, apparemment.
Comme si elle répugnait à s'immobiliser dans ses contours, préférant se délivrer de son énergie - servir à penser plutôt que d'être pensée. Cela explique en tout cas que, m'allant, avec toute la naïveté qu'il faut en pareil cas, atteler à un traité "De la figurologie", je me sois retrouvé écrivant de l'affectivité. Michel Guérin (Avant-propos)