Biographie de Ying Luo
Luo Ying, de son vrai nom Huang Nubo, est né en 1956 dans une famille militaire, à Lanzhou, dans la province du Gansu, située au nord-ouest de la Chine. Alors qu’il est âgé de 2 ans, son père est affecté à Yinchuan, dans le Ningxia, où toute la famille s’installe. Peu après, la campagne politique dite "antidroitière" (1957-1958) frappe le clan : le père, injustement condamné comme "contre-révolutionnaire", se donne la mort en signe de protestation.
La mère, seule avec quatre enfants en bas âge, travaille dur pour nourrir la famille. À l’âge de 13 ans, Luo Ying perd sa mère, victime d’une intoxication au gaz. À la fin de ses études secondaires, comme tant d’autres "jeunes instruits" de sa génération, Luo Ying est envoyé à la campagne, dans le Ningxia, pour apprendre la vie des paysans. En 1977, lors de la réouverture du concours national d’entrée aux universités, concours aboli durant la Grande Révolution culturelle (1966-1976), Luo Ying est admis dans le département d’Études chinoises de l’Université de Pékin.
Diplômé en 1981, il travaille d’abord comme fonctionnaire. Dix ans plus tard, il démissionne de la fonction publique et se lance dans les affaires. En 1995, il crée le Groupe Zhongkun (ZK), spécialisé dans l’investissement concernant l’urbanisation, le tourisme et les actions culturelles. Il en est toujours le directeur général. Passionné d’alpinisme, Luo Ying atteint avec succès sept des sommets les plus élevés au monde, le Kilimanjaro (5859 m, en 2005), le Qomolangma (8844 m, en 2009, 2010 et 2011), le McKinley (6194 m, en 2009), l’Elbrus (5642 m, en 2009), le mont Vinson (4897 m, en 2010), l’Aconcagua (6964 m, en 2010), la pyramide de Carstensz (4884 m, en 2010) et le Cho Oyu (8201 m, en 2008).
Il faut y ajouter ses expéditions accomplies au pôle Sud (3800 m, en 2009) et au pôle Nord (en 2011). Parallèlement à ses activités d’homme d’affaires et d’alpiniste, Luo Ying est écrivain. Il commence à écrire des poèmes dès l’âge de 14 ans, et publie son premier livre en 1978. Son premier recueil de poèmes date de 1992 (Cessez de m’aimer), suivi de Adieu, la mélancolie (1995) et Fleurs naissantes (2003).
À partir de 2005, Luo Ying cherche une nouvelle forme d’expression poétique avec la pratique d’une prose-poème réinventée à partir de la rhapsodie traditionnelle chinoise (fu). Ayant pour décor la mutation de la société chinoise en plein essor économique, ses nouveaux recueils de poèmes, Errance urbaine (2005), Lapins, lapins (2008), La Neuvième nuit (2011), le démarquent du milieu littéraire par une rage exprimée à travers des images innovantes.
En 2011, le recueil 7+2, carnet de notes d’un alpiniste réunit des poèmes liés à ses expériences en haute montagne. En 2012, Luo Ying publie Journal intime d’un jeune instruit, suivi de la postface "Eau. charme", lauréat du prix du "plus beau livre des Deux Rives". Membre de l’Association des écrivains chinois, Luo Ying est un poète de dimension internationale. En 2007, il participe au Japon à la 2e conférence littéraire sino-japonaise consacrée à la modernité.
La même année, il est invité à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), à l’occasion de la publication de son recueil traduit en langue anglaise, Empty Glasses and Empty Tables. En 2011, il est invité par l’Université de Paris Diderot-7 pour la lecture de ses poèmes dans le cadre du "Printemps des poètes". Plusieurs de ses recueils sont traduits en anglais, en japonais, en coréen et en turque.