" Vous savez, le blues, c'est pas quelque chose qui est facile à bien comprendre. C'est comme la mort, tout comme. Je vais vous dire, pour le blues. Le blues, ça vous habite, ça vit avec vous, tous les jours, partout. "
Cette définition du blues par Sam " Lightning " Hopkins colle à la peau des personnages de ce Boogie des rêves perdus. Iry Paret, jeune guitariste de country originaire de Louisiane, sort du pénitencier d'Angola ou il a purgé une peine pour homicide involontaire. Lorsqu'il retourne dans sa famille, il se rend compte qu'il n'y a plus sa place. Son frère et sa sœur sont obsédés par la réussite matérielle et son père agonise, seul dans sa vieille plantation délabrée. A la mort du père, Iry Paret comprend qu'il ne peut rester en Louisiane et part pour le Montana où l'attend Buddy Riordan, son ancien compagnon de détention.
A son arrivée, c'est un autre monde qu'il découvre. D'un côté, la nature splendide et sauvage, de l'autre l'industrie du papier et ses déchets polluants. Entre les deux, la famille Riordan, écologiste avant l'heure, qui s'est mis à dos tous les ouvriers des scieries et papeteries locales. Dans ce contexte de tensions exacerbées, l'ex-taulard Iry Paret n'est pas vraiment le bienvenu, il l'apprendra à ses dépens.
Avant d'être publié en 1978, ce roman fut refusé par plusieurs éditeurs américains. On y trouve pourtant tous les thèmes chers à Burke, le lyrisme de son style, et des personnages qui portent en eux la richesse et l'humanité de Dave Robicheaux.