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Le coeur du vide est la traduction volontairement approximative d'une expression figurant au centre du bouddhisme chan, né en Chine et qui au Japon deviendra le zen ; en chinois wú xin, on pourrait aussi dire "vide-coeur", ou "non-coeur"... C'est le récit d'une réflexion un peu "zen", mais aussi "taoïste", sur le temps, les transitions, l'être-là, au miroir du Japon. Son genre se situe aux confluents du récit, de l'essai philosophique, de l'aphorisme et du poème en prose ; il participe aussi bien d'une tradition française de mise en situation de la pensée (Montaigne, Diderot...
jusqu'à Pascal Quignard) que de certaines pratiques d'écriture chinoises et japonaises, en particulier celle du zuihitsu, "au fil du pinceau", ce genre du fragment émergé au Xe siècle au Japon. Mélange, au sens valéryen du terme, susceptible au départ de dérouter le lecteur et la lectrice mais aussi, pour peu qu'on décide de s'abandonner au courant du texte comme le nageur de Zhuangzi dans le torrent, de lui donner le plaisir de la forme.