L'ouvrage de Whitehead " Le concept de nature " (Cambridge, 1920), l'un " des plus profonds qu'on ait écrits sur la philosophie de la nature " selon...
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L'ouvrage de Whitehead " Le concept de nature " (Cambridge, 1920), l'un " des plus profonds qu'on ait écrits sur la philosophie de la nature " selon Bergson, vise à donner à la physique moderne et à la théorie de la relativité ses fondements philosophiques propres : la nature n'est pas un système d'objets simultanés, elle est événement, elle est un procès. Whitehead rompt avec ce qu'il nomme le " matérialisme " constant de la science et de la philosophie moderne, matérialisme hérité d'Aristote, selon lequel la réalité est une substance dont nous percevons les attributs. Une telle conception mène fatalement à la " bifurcation ", à la séparation entre le réel (la substance) que nous ne percevons pas et ce que nous percevons (les attributs) qui n'est pas réel. Einstein lui-même n'a pas échappé à ces présupposés. C'est donc une philosophie alternative que propose Whitehead, dans un livre d'une extrème hardiesse spéculative qui, en dépit de son aridité apparente, est à prendre comme un traité de " Philosophie Naturelle " préludant à l'imposante cosmologie de " Process and Reality ".