En cours de chargement...
"Les chrétiens d'Afrique craignent les amants qui reviennent de l'au-delà pour accompagner leur veuve au creux des heures les plus sombres, quand tout ce qui vit se tait et que seuls les murmures des morts résonnent à l'oreille des vivants. Alors, je n'ai pas osé dire à Aïna que jamais J. ne m'avait vraiment quittée. Il me visite la nuit, me rappelant notre pacte de sang et de cendres, respectant les promesses que nous nous sommes faites devant son urne fumante de l'amour qui ne meurt jamais.
Il est mon éternel amant, mon mari de nuit". Jennifer Kerner, docteure en archéologie, raconte comment est née sa passion pour l'étude des rites funéraires dans les civilisations anciennes ou contemporaines. Le récit de cette expérience professionnelle alterne avec des passages où elle s'adresse à son premier amour, J. , mort brutalement à vingt ans. Sur les chantiers archéologiques à travers le monde, ses nombreuses rencontres illustrent, de façon paradoxalement joyeuse, comment les humains s'accommodent de l'absence des êtres chers, par quelles pratiques étranges et sophistiquées.
Ce livre, entre l'essai et le récit personnel, est aussi l'occasion d'une méditation étonnée sur l'appauvrissement des rites occidentaux.
Une ode à la vie des morts
Dans certaines cultures, pleurer un mort plus longtemps que nécessaire est très mal vu, car cela pourrait le changer en "mauvais esprit". C'est pour cela que Jennifer Kerner ne parle pas de J., son mari de nuit, à l'étranger; car même si cela fait plus de 15 ans depuis ce jour, Jennifer continue de le pleurer, de le voir, de lui parler.
C'est au travers de ces souvenirs doux-amer, qu'elle nous entraine dans un voyage des différents deuils et cultures funéraires, une douce ballade de la Mort vue par les Hommes de partout.
Un véritable roman anthropologique de la Mort.