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Les turbulences que la discipline anthropologique traverse depuis une trentaine d’années atteignent aujourd’hui un degré tel que, si l’on ne commence pas par dresser un diagnostic implacable de son état actuel, nous ne parviendrons pas à trouver les solutions pour redresser la situation. En fait les causes d’une telle crise sont triples et liées entre elles. La première se situe dans l’organisation institutionnelle dont l’anthropologie relève.
Qu’il s’agisse du CNRS ou de l’Université, les autorités de tutelle n’ont jamais pris conscience de l’importance majeure d’une discipline qui est aujourd’hui la seule à poser scientifiquement la question des identités, des différences et de l’altérité. La seconde cause réside dans l’état du monde actuel, appelé tantôt mondialisation, tantôt postmodernisme, qui, en unifiant les différences, fut-ce superficiellement, tend à faire croire qu’on pourrait se passer d’une discipline qui prétend au contraire, par la méthode comparative, les faire valoir, aux fins de compréhension entre les cultures.
Enfin, la troisième prend sa source dans l’absence de renouvellement des outils, opératoires et essentiels, pour mesurer ce nouvel état du monde, nos instruments d’analyse n’ayant pas évolué depuis une quarantaine d’années. Ce livre s’emploie à dresser un constat sans complaisance de la situation et à tenter de proposer des pistes nouvelles.