Le but de cette étude est de montrer que le souverain bien est le iconcept central de la philosophie kantienne. A contre-courant de l'interprétation...
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Le but de cette étude est de montrer que le souverain bien est le iconcept central de la philosophie kantienne. A contre-courant de l'interprétation qui s'est imposée dans les études kantiennes depuis le néo-kantisme, il apparaît à une lecture attentive que ce concept n'est ni problématique ni superflu, comme on l'a longtemps prétendu. Au contraire, l'unité de la philosophie théorique et de la philosophie pratique, de la nature et de la liberté, n'est possible et envisageable selon Kant que dans la perspective du souverain bien comme but final de la raison pure. Cette position suppose une interprétation téléologique de la raison pure qui n'est plus entendue uniquement comme une structure transcendantale d'intelligibilité mais aussi et surtout comme une faculté possédant des besoins, des intérêts, et poursuivant un but. Elle conduit en outre, inévitablement, à une relecture métaphysique de la philosophie de Kant qui présente le souverain bien comme le foyer (focus originarius) vers lequel converge le faisceau des questions métaphysiques ultimes qui mobilisent la raison pure. Or, ces questions fondamentales de la métaphysique, qui touchent au sens de l'existence humaine, rejoignent les préoccupations centrales qui caractérisent la philosophie depuis ses origines. Ainsi, suivant en cela les indications données par Kant dans la Critique de la raison pratique, on tentera de définir la tâche de la philosophie comme le faisaient déjà les Anciens, pour qui elle devait indiquer : " [...] le concept dans lequel il faut enseigner le souverain bien, ainsi que la conduite à suivre pour l'acquérir".
Sommaire
LE SOUVERAIN BIEN ET LE PROBLEME D'UNE METAPHYSIQUE RENOUVELEE DANS LA CRITIQUE DE LA RAISON PURE
La genèse du problème de la métaphysique
Le Canon de la raison pure : un point de vue pratique sur la métaphysique
LE CONCEPT DU SOUVERAIN BIEN DANS LA PHILOSOPHIE PRATIQUE DE KANT
Le concept d'une nature morale comme critère du jugement pratique pur
Le souverain bien, objet total d'une volonté moralement déterminée, La cohérence de la loi morale et le primat de la raison pure pratique
Dieu, la liberté et l'immortalité, postulats de la raison publique
LA REALISATION PROGRESSIVE DU SOUVERAIN BIEN DANS LE MONDE, LES DIMENSIONS POLITIQUES ET HISTORIQUES DU SOUVERAIN BIEN
La vocation pédagogique de l'histoire et son horizon cosmopolitique
Marceline Morais est titulaire d'un doctorat en philosophie de l'Université de Montréal. Elle enseigne actuellement la philosophie au cégep de Saint-Laurent.
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