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Les Bordes, c'est un lieu et c'est une famille. En l'occurrence, sa belle-famille qui ne l'aime pas. Elle, Brune, le bouclier. Mère responsable, tenant solidement sur ses deux jambes, un oeil toujours fixé sur le rétroviseur ou l'entrebâillement de la porte, qui guette, anticipe, tente de maîtriser les risques. Ce week-end, comme chaque année en juin, elle prend la route avec ses deux enfants pour rejoindre Les Bordes et honorer un rituel familial.
Pour celle qui craint chaque seconde l'accident domestique, Les Bordes ressemblent à l'enfer. Trop de jeux extérieurs, trop de recoins, de folles libertés. Trop de silence et de méchancetés à peine contenues. Trop de souvenirs. Aux Bordes, Brune saura-t-elle esquiver le pire ? Est-il possible pour une mère de protéger ses enfants ? Derrière la mécanique du drame hasardeux et l'absence de bourreaux, Les Bordes dresse un portrait de la famille, de la parentalité et de la maternité sans fard, grâce à une héroïne aussi troublante qu'humaine.
A propos de l'autrice Aurélie Jeannin est conceptrice-rédactrice, consultante spécialisée en identité de marque. Elle est l'autrice d'un premier roman remarqué, Préférer l'hiver (HarperCollins, 2020 ; HarperCollins Poche, 2021). Elle vit avec son mari et ses enfants en forêt, quelque part en France.
Puissant.
Les Bordes, c’est un lieu. Le point de départ. L’endroit de naissance. Le terreau des souvenirs.
Perdu. Dangereux. Craint.
Mais c’est aussi une famille. Une belle-famille.
Dure. Tranchante. Haineuse.
Les Bordes et Les Bordes se confondent, se mélangent quasiment jusqu’à la fusion.
Pour Brune du moins, Les Bordes, c’est tout à la fois le début et la fin.
Mais chaque année, la famille s’y retrouve, le temps d’un week-end. Quarante-huit heures en mode survie. Aux aguets. Prête à se battre, prête à tomber.
Pour ses enfants, elle prend sur elle. Va tenter d’y survivre encore un week-end.
Et, surtout, tenter de les protéger, eux, ses enfants, sa vie, sa chair, son sang.
Parce qu’aux Bordes, tout est danger. Tout est coupure, blessure, douleur.
Et parce que les Bordes sont comme leurs terres : coupants, blessants.
Arides.
Mais pour ses enfants, oui, elle y arrivera. Elle les aime tant.
Sauf quand elle les hait.
Elle les protégera de tout et de tous.
Mais qui les protégera d’elle ?
Elle va les couver, les bercer, les aimer, encore plus, toujours plus.
Et parfois moins, tellement moins...
Mais au terme de ce week-end, que restera-t-il ?
QUI restera-t-il ?
Les Bordes est un roman à part.
Une lame aiguisée, chauffée à blanc, qui nous transperce.
C’est le roman d’une mère, avec ses qualités et ses défauts. Coupable d’être seulement humaine, dans un endroit qui l’est si peu.
C’est le roman d’une femme. Avec ses envies et ses peurs.
Avec ses rêves, phagocytés par un mal extrême : le souvenir.
Les Bordes, lieu où réside cette mémoire éternelle.
Les Bordes, famille du rappel constant.
Quel sera le prix à payer pour tenter de l’occulter ?
La plume est belle, l’histoire sublime.
Toute en subtilité et en ambiance.
Et en nuances.
Aurélie Jeannin nous captive, nous fait trembler, nous fait réfléchir.
Combien y a t-il de façons d’être mère ? D’être femme, fille ?
Peut-on protéger ceux qu’on aime, des autres, de tout, de soi ?
La lecture est éprouvante et c’est ce qui la rend si belle. Parfaitement dérangeante, idéalement plaisante, profondément humaine.
C’est un roman à découvrir pour mille raisons.
N’hésitez pas, ils ne sont pas si nombreux à être aussi puissants.