Les Chants de Nisibe

Saint Ephrem, docteur de l'Eglise universelle, vécut au IVe siècle dans les villes de Nisibe et d'Edesse. Maître d'une école théologique, il laissa des commentaires bibliques dont la valeur s'est imposée dans les Eglises orientales. Comme penseur, il réfuta les "hérétiques" de son temps, et comme poète, il chanta les vérités religieuses dans des hymnes qui sont demeurés, jusqu'à nos jours, le plus pur joyau de la littérature de langue syriaque.
La diacre a ainsi permis au peuple de professer sa foi en la résurrection et la fin des temps et d'affermir son orthodoxie, particulièrement dans les temps d'épreuve comme l'attestent les Chants de Nisibe. L'oeuvre traduite dans ce volume pourrait s'intituler le "Carnet de route de saint Ephrem". Il l'écrivit tout au long de sa vie. Elle fait vivre les heures tragiques de sa ville natale avant qu'elle ne passe sous la domination perse.
Très vite le ton change quand, passant des trente-cinq premiers chants où il trace les figures des évêques de la cité, il en vient, sous le coup des événements, à proposer une théologie du péché, de la mort, du mal et de la condition de l'homme. La poésie rare et profonde de celui qui a mérité d'être appelé la cithare du Saint Esprit a été traduite avec amour et science dans une langue qui ne sacrifie pas l'une à l'autre souffle poétique et précision.