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La condamnation à mort d'Ethel et Julius Rosenberg en avril 1951 a suscité des vagues de manifestations dans le monde. Leur exécution continue d'alimenter de nombreuses controverses. Condamnés pour s'être livrés à des activités d'espionnage au profit de l'URSS, militants "politiquement incorrects" , ils furent avant tout les victimes expiatoires de la Guerre froide. La querelle, qui tourne exclusivement autour des faits - Gérard A.
Jaeger les rappelle avec minutie -, ne dit rien sur le fond de l' "Affaire Rosenberg" . Un regard sur l'attitude des accusés pendant leur procès, leur silence devant les juges, permet de proposer aujourd'hui une conclusion dont les origines se trouvent dans la psychologie des personnages. Au-delà des jugements sur leur innocence ou leur culpabilité, leur geste de liberté face à l'accusation ne doit pas être considéré comme un épiphénomène de l'histoire, mais bien comme un acte de résistance contre la "chasse aux sorcières" .
Soixante-dix ans après, alors que de nombreuses voix s'élèvent aux Etats-Unis contre les menaces qui pèsent sur les libertés civiques - comme dans de nombreux autres pays démocratiques -, la question posée par l'auteur est décisive : qu'avons-nous fait de l'héritage moral des Rosenberg et du devoir de résister à la raison d'Etat qu'ils nous ont légués ?