Les silènes (du nom d'un satyre compagnon de Bacchus) étaient de petites figurines fendues en leur milieu, que l'on pouvait donc ouvrir en deux parties...
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Les silènes (du nom d'un satyre compagnon de Bacchus) étaient de petites figurines fendues en leur milieu, que l'on pouvait donc ouvrir en deux parties : fermées, elles représentaient un joueur de flûte grotesque : ouvertes, elles montraient la figure d'une divinité. C'est cette image que le jeune Alcibiade, à la fin du banquet de Platon, utilise pour faire l'éloge de Socrate.
Avant Rabelais, qui s'en inspirera pour le prologue du Gargantua, Erasme commente cette image dans un des meilleurs chapitres de ses Adages, d'abord mince recueil de proverbes glanés chez les auteurs anciens, devenu les Chiliades à mesure des considérables accroissements dont l'œuvre s'est grossie. Il y développe une de ses idées-maîtresses, l'opposition entre intérieur et extérieur, corps et âme, lettre et esprit, Mammon et le Christ : comme l'enveloppe la plus humble peut cacher la sagesse la plus précieuse, la grandeur et le faste dissimulent souvent la plus basse dépravation.
Jean-claude Margolin est un des meilleurs spécialistes de la philosophie de la Renaissance. Il est l'auteur notamment de la Bibliographie érasmienne et d'un récent Erasme précepteur de l'Europe.
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