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L'auteur a débuté dans les lettres par un essai qui fut très remarqué : Les enfants de l'absurde. C'était comme le cri d'angoisse d'une génération - celle de l'auteur - qui jouait encore aux billes en 1939. Cette angoisse est loin encore d'être apaisée. C'est elle aussi qui nourrit le thème du premier roman de Van Den Bosch. Ses personnages sont des solitaires parce qu'ils se laissent aller à ce "refus de l'espoir" qui marque une partie de la jeunesse actuelle et parce que "l'angoisse du monde" ne les quitte pas.
Mais par là même, et parce qu'ils sont pitoyables, ils sont attachants, comme le sont les héros de Dostoïewski. On souffre pour eux, on souffre avec eux. On ne peut détacher le regard des combats qu'ils livrent. Observés "comme derrière une vitre" ainsi que les personnages des romans américains, ils vous prennent et ils vous retiennent. Ce roman est un maillon de plus, mais d'une force singulière, de cette chaîne des variations sur l'absurdité du monde qui se déroule depuis plus de cinquante ans à travers la littérature occidentale et qui fait, pour une part, son prix irremplaçable.