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Mort subite est une époustouflante satire postmoderne qui, à travers un improbable match de tennis opposant le poète Quevedo au Caravage, rebat les cartes de l'histoire pour mieux éclairer nos vacillements contemporains. Le 4 octobre 1599, à midi tapante, sur les cours de tennis de la Plaza Navona, le poète Miguel Angel de Quevedo et Le Caravage s'apprête à défendre leur honneur à coups de raquettes.
L'un est un poète espagnol, voyou et criminel à ses heures, dont les vers traverseront les siècles. L'autre est le plus prisé des peintres de Rome. A lui seul, il a posé les fondements de l'art moderne. Le Caravage mène une vie dissipée, et ne tardera pas lui aussi à basculer vers le crime. Les trois sets de leur match de tennis-duel et le mystère qui entoure les véritables raisons de leur querelle forment le cœur du roman kaleïdoscopique d'Alvaro Enrigue : des destins mêlés de Cortès et de l'Empire Aztèque aux cruels errements matrimoniaux d'Henry VIII en passant par les secrets de la papauté, et les vies dissolues de nos deux duellistes, Mort Subite explore ce moment charnière de l'histoire, la Renaissance, à travers le prisme le plus inattendu et original qui soit : cette fièvre nouvelle qui s'est emparé du monde, le tennis.
Dans l'esprit d'un Iberguengoita ou des grands maîtres de l'esperpento ibérique, la narration revisite l'histoire à l'aune de notre monde contemporain, pour mieux s'en moquer. Peu importe l'époque, ce texte n'a évidemment rien d'un roman historique : c'est un subtil millefeuille narratif, drôle et profondément philosophique sur la vanité, la constante oscillation des hommes entre sublime et veulerie, la bêtise idéologue.
