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De Paul Deschanel, la postérité a retenu un mandat présidentiel de sept mois au lieu de sept ans, écourté par sa démission pour problèmes de santé et marqué par divers incidents - en particulier une chute, en pleine nuit, du train en direction de Montbrison - qui l'ont définitivement catalogué au rang des présidents dits "fous". Une rumeur colportée depuis lors, à coups de récits amplifiés, erronés, d'anecdotes inventées.
Or celui qui a battu Georges Clemenceau dans la course à l'Elysée au lendemain de la Grande Guerre vaut bien mieux que ce portrait caricatural. Figure du courant progressiste à la fin du XIXe siècle, député d'Eure-et-Loir, orateur hors pair, président de la Chambre de 1898 à 1902, puis de 1912 à 1920, l'homme était une figure de proue de la IIIe République dite opportuniste qui mérite d'être largement redécouverte pour sa modération et sa modernité.
Cent ans après sa disparition, il est temps de comprendre qui était vraiment cet homme politique audacieux, désireux d'abolir la peine de mort, de donner le droit de vote aux femmes et leur indépendance aux colonies. D'un rare bonheur de lecture, la biographie inspirée écrite par Thierry Billard, riche des archives familiales, le permet amplement.