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Jusque dans le milieu du vingtième siècle, le judaïsme post-biblique n'intéressait pas la théologie. Ce n'est que progressivement que la conscience chrétienne a pris acte de la permanence d'Israël comme signe à interpréter positivement dans le dessein de Dieu. Bien que nombre de textes officiels de l'Eglise catholique, de déclarations des Eglises issues de la Réforme - et en moindre mesure des Eglises orthodoxes - montrent que cette rencontre à nouveaux frais avec le peuple juif et le judaïsme contemporains affecte tous les aspects de la théologie, le sujet reste encore très circonscrit dans des cercles de spécialistes, et optionnel dans les études de théologie.
Ce silence de la théologie est particulièrement frappant dans le dialogue oecuménique, qui semble se dérouler sans référence au peuple d'Israël de manière organique. De plus, la position des Eglises par rapport au peuple juif soulève de profonds désaccords, qui, comme par effet de miroir, mettent en lumière les enjeux de la théologie oecuménique. Au silence de la théologie sur la permanence d'Israël, l'ouvrage veut offrir quelques paroles qui en montrent l'importance, non seulement pour le dialogue judéo-chrétien, mais pour un renouveau de la théologie contemporaine et le labeur oecuménique.