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"Il faut plus d'un millier de flèches pour aller de Paris à Bruxelles. Je les ai comptées. Et depuis des années, je les photographie. Elles poussent et elles disparaissent. Pour moi, c'est devenu une chose vivante. Comme si j'avais des rendez-vous, je vais voir ce qui leur arrive. Elles s'effacent assez vite. Elles laissent la place à d'autres." L'appareil toujours à portée de main, Jean-Michel Folon n'a cessé de prendre des photos, notamment lors de ses voyages.
La route, le paysage, le ciel ont prolongé ses rêveries. Ami de Jacques Henri Lartigue, d'Henri Cartier-Bresson, de Martine Franck et de Fulvio Roiter, il ne se considérait surtout pas comme un photographe : c'est en dessinateur qu'il a observé les choses, les bêtes ou les gens. Dans ses dessins, il a inventé un personnage : un petit homme seul perdu dans la ville hostile. Deux points, ce sont les yeux, deux traits, le nez et la bouche.
Contrairement aux photographes qui cherchent dans la réalité de quoi nourrir leur monde intérieur, Folon a nourri la réalité de son monde intérieur à lui. Ainsi le visage de son petit homme s'est révélé pour de vrai sur un lavabo, une prise électrique, une porte vitrée ou la façade d'un bâtiment. Dévoilées pour la première fois, ces photographies brouillent avec poésie et malice l'étroite frontière qui sépare le réel et l'imaginaire.