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Dans son journal, intitulé Un autre, le grand romancier Imre Kertész fait la remarque suivante à propos du tournant historique de 1989: On nous a rendu la conditio minima, ma liberté individuelle. La porte de la cellule où j'ai été enfermé pendant quarante ans s'est ouverte, certes, en grinçant, et il se peut que cela suffise à me troubler. On ne peut vivre sa liberté là où on a vécu sa captivité.
Kertész touche ici ce qui constitue l'essence même de la dernière décennie.
L'attente fiévreuse, l'espoir démesuré ont débouché sur un certain désenchantement. Et tout cela renvoie à la problématique de la liberté.
J'ai demandé à sept auteurs, philosophes et essayistes, de chercher une réponse au questionnement de Kertész. Voici donc leurs textes. Ils présentent des analyses, tantôt abstraites, tantôt plus concrètes, de la liberté. Paul Ricœur, venu en 1956 à la philosophie politique, à la suite de la révolution de Budapest, nous a fait l'honneur de jeter lés fondements de notre réflexion dans un texte magistral qui fait le tour complet de la notion.