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La mort envisagée comme une seconde naissance, selon le principe du regressus ad uterum, fait indéniablement partie des schèmes communs à une multitude de sociétés. L'ambition de cette monographie, issue d'une thèse de doctorat, est de mettre en lumière et d'analyser les particularités proprement égyptiennes d'une notion profondément humaine. Ce travail permet de démontrer le caractère essentiel du référent de la naissance dans les croyances funéraires égyptiennes, ainsi que les modalités de sa mise en oeuvre.
Il se fonde sur un corpus documentaire principalement textuel couvrant près d'un millénaire et demi : les Textes des Pyramides, les Textes des Sarcophages, le Livre des Morts, et l'ensemble des grandes compositions de la Vallée des rois - le Livre de l'Amdouat, le Livre des Portes, le Livre des Cavernes, le Livre de la Terre, les Litanies de Rê, le Livre du Jour, le Livre de la Nuit et le Livre de Nout.
Ces différents textes se révèlent riches d'allusions à une destinée post-mortem envisagée comme une seconde naissance, calquée plus ou moins fidèlement sur le processus biologique de la première. Roi ou particulier, le mort y est porté en gestation par une ou plusieurs mères divines, puis est remis au monde dans l'au-delà, son cordon ombilical est coupé, il est lavé, allaité et soigné à l'image d'un nouveau-né.
A ces aspects pragmatiques se mêlent de nombreux éléments mythiques, le modèle biologique étant parfois largement réinterprété, ce qui témoigne de l'interpénétration du plan humain et du domaine cosmique. Grâce à ce procédé cyclique, le défunt accède non seulement à l'autre monde, mais il y est aussi vivant éternellement.