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La compréhension du mouvement des Gilets jaunes passe par celle des transformations des classes populaires. Il est vrai qu'elles ne sont pas ce que " la classe ouvrière " n'a jamais été ailleurs que dans l'imagination des intellectuels, mais ouvriers et employées représentent encore plus de la moitié de la population active. Par ailleurs, l'effritement de la condition salariale au cours des quatre dernières décennies, l'extension du chômage de masse, la précarisation et l'insécurité sociale qui en résultent ont réactivé la menace de " déstabilisation des stables ", creusant le clivage entre " établis " et " marginaux ".
Le déclin post-soixante-huitard de la croyance au messianisme ouvrier, l'essor de la " petite bourgeoisie nouvelle " et la promotion de nouvelles causes dont elle se définit comme l'avant-garde permettent de rendre compte de l'invention d'une représentation disqualifiée des classes populaires dont la figure du " beauf " rassemble les stigmates. Ce genre de manifestation