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Si on traduit " shoegaze " littéralement, on obtient " regarder ses chaussures ", ce qui a peu à voir avec le rock. Et justement. Ce mouvement regroupait de jeunes groupes, pas franchement extravertis, c'est le moins que l'on puisse dire, mais amoureux d'un son ample et riche. C'est à force de travailler sur leurs guitares qu'ils passèrent leur temps les yeux derrière leurs franges. Sans sacrifier les mélodies.
Le shoegaze est raffiné, parfois contemplatif s'appuyant sur des vocalises béates. C'est l'association saturation /douceur qui est à la base du style.Avant qu'il soit reconnu comme une influence, il aura passé pas mal de temps ballotté par les médias et un public d'abord sceptique. Retracer son histoire permet de renouer avec l'esprit du rock indépendant. Le shoegaze s'est développé au Royaume-Uni à la fin des années quatre-vingt, notamment autour du creuset que fut le label Creation avec des groupes comme The Jesus And Mary Chain, My Bloody Valentine, Slowdive, Ride ou Swervedriver.
Cette nouvelle scène, refusant les codes démonstratifs du rock, se cache derrière des nappes de guitares saturées et distordues créant des murs de son restés célèbres. A cet assemblage de guitares malmenées par une collection de pédales - obligeant les musiciens à jouer tête penchée - s'ajoutent, en retrait, des voix aussi aériennes que possible, dessinant une mélodie en contrepoint, pour un équilibre musical caractéristique du shoegaze.
Ce livre retrace la création et l'évolution du genre, à travers les groupes, labels et médias de l'époque et donne à entendre toute la vitalité de la scène.