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L'objet de ce livre est le rapport complexe et assez conflictuel du socialisme/ communisme avec la religion (ou les religions), comme conséquence de la sécularisation, du développement de la pensée matérialiste-athée et de la critique radicale de la religion par Feuerbach, Marx et tous les autres représentants d'une pensée socialiste, communiste ou athée aux XIXe et XXe siècles. Après avoir abordé la problème de la "guerre" déclarée à la religion, au nom de l'athéisme et de la vision du monde scientifique du matérialisme historique et dialectique, par Lénine, Staline et les bolcheviks, pendant les campagnes anti-religieuses, menées en Union Soviétique, notamment à partir de l'année 1925, ainsi que la situation a priori difficile des Eglises dans les pays satellites de l'URSS, en Europe de l'Est, dans l'après-guerre, l'auteur consacre une partie importante de ce livre à l'analyse de l'amorce d'un dialogue entre marxistes (athées) et chrétiens, dans les pays de l'Est, dans la période 1960 à 1975, en focalisant notamment sur la situation en R.D.A.
et sur la contribution importante et originelle à ce dialogue par le philosophe marxiste allemand Ernst Bloch dont le livre Athéisme dans le christianisme (1968) avait été assez favorablement accueilli par certains théologiens protestants progressistes allemands (J. Moltmann, C.H. Ratschow...) mais surtout par les représentants de la Théologie de la Libération en Amérique Latine (L. Boff, Gutierrez, Dussel, E.
Cardinal) qui s'en sont inspirés pour leur combat en faveur d'une Eglise des pauvres et une alliance des chrétiens avec les forces politiques progressistes. En effet, il s'agissait, pour Ernst Bloch, de plaider en tant que philosophe "athée-religieux" pour une alliance constructive d'un marxisme authentique libéré de ses scories dogmatiques, avec les chrétiens de gauche, libérés des entraves de l'orthodoxie religieuse, afin de construire ensemble un monde meilleur, démocratique et plus égalitaire, libéré des injustices et des violences.