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La politique de la ville se développe depuis 1977, avec les premières interventions sur les
grands ensembles dégradés. Depuis, chaque majorité politique y a ajouté sa couche, jusqu'à construire un immense millefeuille législatif et réglementaire. Ce livre résume cette histoire, pour mieux situer les changements fondamentaux, idéologiques et pratiques qui sont introduits par la loi du 1er août 2003, relative à la rénovation urbaine, et appelée couramment " loi Borloo ".
Cette loi ne se substitue pas aux dispositifs antérieurs, trais vient les compléter. On peut néanmoins s'interroger sur l'avenir de la politique de la ville telle qu'elle a été menée jusqu'à présent
et, en particulier, sur le devenir des interventions éducatives, sociales, culturelles et citoyennes, à propos desquelles l'État paupérisé se désengage peu à peu, en espérant que les collectivités locales prendront le relais.
La loi est centrée " sur les murs ", avec un Plan quinquennal, annonçant la démolition de 200 000 logements sociaux, la reconstruction de 200 000 nouveaux pour reconstituer l'offre, et la réhabilitation de 200 000 autres. Le but final est de mettre fin aux " ghettos de pauvres ", et de les banaliser dans l'ensemble de la ville, grâce à la mise en œuvre de la " mixité sociale ", formule qui ne manque pas d'ambiguïté.
Il s'agit d'une grande ambition, financièrement dotée, à condition que les partenaires de l'État, collectivités territoriales et institutions de l'habitat, apportent leur contribution. L'Agence nationale de rénovation urbaine gère l'ensemble, conventionne et subventionne des dizaines de dossiers locaux. Une dynamique locale, portée par les élus, est incontestablement créée. Un premier bilan de cette action vient d'être établi.
La grande crise urbaine de l'automne 2005 rend la réflexion politique plus urgente que jamais. Ce livre apporte à la fois une connaissance détaillée de la loi, analysée article par article, avec les débats qu'elle a suscités, et l'illustration concrète de cette nouvelle politique, par des études de terrain. Une attention particulière est portée à la démocratie participative locale, c'est-à-dire à l'implication itérative et obligatoire des habitants.
Un autre point très sensible est constitué par le relogement des habitants obligés de quitter les immeubles démolis. Le traitement social et participatif d'un tel problème est capital.