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Il n'est nul besoin d'étudier spécialement les courants ésotériques pour se convaincre qu'alimentation et boisson, d'une part, connaissance spirituelle d'autre part, sont des thématiques étroitement liées au sein des diverses religions. Qu'il s'agisse des "banquets sacrés" de l'Antiquité ou de liturgies anciennes et modernes, impliquant l'ingestion ritualisée de denrées liquides et/ou solides, la nourriture y représente un motif universel.
En dehors des connotations symboliques de tel ou tel produit (blé, vin, riz, etc.), qui sont le plus souvent tributaires des différents contextes culturels au sein desquels elles interviennent, la problématique centrale est évidemment celle de l'assimilation, organique ou gnostique, et des transformations en profondeur qu'elle entraîne censément, particulièrement au plan ontologique. Ceci vaut également pour des substances habituellement considérées comme relativement impropres à la consommation, comme certains fluides corporels humains, par exemple.
Dans ce qui constitue nécessairement une sélection d'exemples, ce volume prend également en compte la sacralisation de certains régimes diététiques (végétalisme) ou même du jeûne, comme modes spécifiques d'implication de la nutrition (ou de son absence délibérée) au sein de certaines voies spirituelles liées à l'ésotérisme.