Les pédagogies alternatives

- Il y a 2 ans

Les pédagogies alternatives​

Depuis quelques années, on constate chez les parents un intérêt croissant pour les pédagogies alternatives. Pourquoi ? Cet intérêt peut-il s’expliquer par le fait qu’ils sont de plus en plus impliqués dans l’éducation de leurs enfants ? Certainement. Désireux de leur offrir la meilleure éducation possible, et parfois confrontés aux difficultés scolaires, ils sont toujours plus nombreux à se tourner vers de nouvelles pédagogies visant à mieux prendre en compte le fonctionnement naturel de l’enfant.

La méthode Montessori

« N’élevons pas nos enfants pour le monde d’aujourd’hui. Ce monde n’existera plus lorsqu’ils seront grands. Et rien ne nous permet de savoir quel monde sera le leur : alors, apprenons-leur à s’adapter ». Maria Montessori

« Apprenons-leur à s’adapter ». Voilà qui résume parfaitement l’objectif des pédagogies dites alternatives, plus modernes et plus scientifiques que la plupart des méthodes uniquement fondées sur le transfert de connaissances. Mais si leur modernité comme leur succès tardif laissent penser le contraire, elles ne sont pas récentes. Pour connaître leur origine, il faut remonter à 1907, année où Maria Montessori, médecin et psychiatre de formation, crée la célèbre pédagogie qui porte son nom. A une époque dominée par la fixité des méthodes scolaires, elle fut la première à préconiser l’éducation sensorielle de l’enfant après avoir fait remarquer que les problèmes des enfants en déficience mentale qu’elle côtoyait à l’hôpital étaient « moins d’ordre médical que pédagogique ». De nos jours, le succès de cette pédagogie est incontestable : on compte plus de 35 000 écoles Montessori dans le monde.

Avant Maria Montessori (et toujours aujourd’hui dans la plupart des écoles), l’élève s’adaptait à une méthode de travail ; avec la pédagogie Montessori, c’est la méthode qui s’adapte au fonctionnement de l’enfant. Ainsi, plutôt que de lui soumettre directement une activité abstraite, on préfèrera lui fournir un alphabet mobile ou des lettres rugueuses, pour faire en sorte qu’il apprenne d’abord par le concret, avant de passer à l’abstraction que suppose l’écriture ou le calcul mathématique. En d’autres termes, la pédagogie Montessori souligne l’importance de la découverte par les sens, condition nécessaire au bon développement intellectuel de l’enfant.

La pédagogie de Singapour

Parmi ces différentes pédagogies, on peut également citer la pédagogie de Singapour, qui repose sur une méthode d’enseignement fondée sur le programme national de mathématiques à Singapour. Elle cherche à fournir à l’enfant les bases du raisonnement en divisant le processus d’apprentissage en trois grandes étapes :

  • Découverte de la notion par la manipulation d’objets comme des cubes ou des barres de dizaines (étape concrète)
  • Remplacement des objets par des images, modélisation par des schémas (étape imagée)
  • Formulation d’une phrase mathématique (étape abstraite)

Avec cette méthode, plutôt que d’apprendre par cœur des formules sans véritablement les comprendre, l’enfant est d’abord invité à apprendre à raisonner, à entraîner sa logique et sa capacité de calcul. C’est une forme d’apprentissage inversé : au lieu de passer de la théorie à la pratique, l’élève commence par pratiquer avant de passer progressivement à l’apprentissage théorique.

La bienveillance au cœur de ces nouvelles pédagogies

Plus généralement, c’est la bienveillance qui est au cœur de ces nouvelles pédagogies. Longtemps, on a négligé le rôle joué par l’émotionnel dans la rétention de l’information chez l’enfant. Des études récentes ont montré que, chez les plus jeunes, l’apprentissage se fait majoritairement par l’affect : en adoptant une attitude positive et en instaurant un environnement de travail bienveillant, on décuple l’efficacité de l’enseignement. Car là où la bienveillance renforce la confiance en soi de l’élève, la sanction entraîne une peur de l’échec, qui risque de se matérialiser par un refus d’apprendre et un retard scolaire.

Bien qu’ayant fait leurs preuves, ces nouvelles pédagogies sont parfois critiquées pour la précocité des apprentissages qu’elles dispensent. Pourtant, les spécialistes de la petite enfance ne cessent de répéter qu’un apprentissage précoce, notamment de la lecture, ne peut qu’avoir des effets positifs sur le développement cognitif de l’enfant. En tant que parent, il est par conséquent nécessaire de ne pas se mettre de barrières, et de rejeter toute croyance limitante qui conduirait à négliger le potentiel de l’enfant. L’apprentissage préconisé par ces pédagogies alternatives est parfois un apprentissage précoce, mais mesuré, adapté à l’âge et aux capacités naturelles de l’enfant ; ainsi, on ne demandera pas à un enfant de trois ans d’effectuer des activités nécessitant une attention soutenue sur une longue période de temps, mais une activité qui, en seulement cinq minutes, l’aidera à progresser sur le long terme.

Ces pédagogies sont aussi là pour nous rappeler une chose : l’apprentissage doit avant tout permettre aux nouvelles générations d’acquérir certaines compétences (telles qu’une capacité attentionnelle suffisante ou une mémoire fonctionnelle) qui leur serviront au quotidien, toute leur vie. C’est bel et bien l’épanouissement de l’enfant que visent les pédagogies alternatives.