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La dynastie capétienne ne se confond pas avec 'la naissance de la France'. Sans doute le royaume de Francie occidentale puis de France devient-il une entité politique qui ne se partage plus, mais le souverain continue de se nommer roi "des Francs". Si la monarchie construit et élargit méthodiquement son domaine, le sentiment d'une unité française n'existe pas encore. Soucieux d'échapper à toute téléologie dynastique ou nationale, ce livre accorde une grande attention aux singularités régionales.
Les siècles de la féodalité, longtemps décrits comme des siècles de fer, correspondent en réalité au moment du "décollage" européen. Les acquis des recherches historiques récentes, y compris archéologiques, conduisent à réexaminer le regroupement des populations et la "naissance du village", l'instauration de la seigneurie châtelaine, le rôle des réformes monastiques ou l'épanouissement de l'art roman et gothique.
Florian Mazel remet ici en question la thèse d'une "mutation féodale" rapide et brutale autour de l'an mil au profit d'une appréciation plus nuancée des évolutions.
Les Féodalités synthétisées
Le travail de synthèse des ouvrages de la collection Histoire de France chez Belin est remarquable. Ce tome, consacré à la période 888 – 1180 ne déroge pas à la règle. L’historien F. Mazel nous propose une analyse claire mais complète de cette période transitoire mais essentielle, entre la fin de l’Empire carolingien et la naissance de l’« Etat royal » en France. Cette étude des premiers capétiens se nourrit des apports récents de l’historiographie concernant, entre autres, le rapport des pouvoirs au territoire, le développement des villes et les « mutations de l’an mil ». Le cœur de l’ouvrage est consacré à la féodalité en tant que phénomène plus divers et complexe qu’on ne le présente traditionnellement.
A nouveau, cet ouvrage est un indispensable pour les étudiants, érudits et professeurs désirant mettre à jour leurs connaissances ou découvrir avec rigueur une période historique lointaine et cruciale.