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« Ouvre pour son auteur est le signe qu'il fait de l'ouvre. Ouvre pour son auteur n'est pas l'effort de son entreprise, la durée de sa réalisation ni les diverses gratifications liées à sa divulgation. Ouvre n'est pas le besoin de la produire quelle qu'elle soit ni le désir de la faire telle qu'elle sera. Ouvre n'est pas pour l'ouvre ni pour l'auteur ni pour le public. Ouvre est en soi, posée en soi par l'auteur entre l'auteur et lui-même.
Ouvre est espace que se ménage l'auteur entre lui et lui. Qu'il n'est pas lui, tout ce lui, rien que ce lui-là, heureusement, - que l'ouvre soit le montre ; qu'il n'est pas pas lui, rien que non-lui, un tout autre-là, heureusement, - que l'ouvre soit d'un auteur le montre. Entre être et n'être pas, l'auteur, par l'ouvre, se ménage un délai, un suspens, une trêve. Entre les deux termes de l'impossible alternative il pose un lui qui y est.
Qu'il y ait lui, c'est cela le signe que l'auteur fait par l'ouvre, non pas à lui-même, ni à autrui, mais à l'ouvre, seule à pouvoir le retenir, en contenir le sens et la portée. » Marc Cholodenko.