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Chaque nuit, Pecola priait pour avoir des yeux bleus. Elle avait onze ans et personne ne l'avait jamais remarquée. Mais elle se disait que si elle avait des yeux bleus, tout serait différent. Elle serait si jolie que ses parents arrêteraient de se battre. Que son père ne boirait plus. Que son frère ne ferait plus de fugues. Si seulement elle était belle. Si seulement les gens la regardaient. Quand quelqu'un entra, la regarda enfin, c'était son père et il était saoul.
Elle faisait la vaisselle. Il la viola sur le sol de la cuisine, partagé entre la haine et la tendresse. Tout aurait pu être différent pourtant si Cholly avait retrouvé son père, si Pauline avait eu une maison bien rangée comme elle les aimait, si Pecola avait eu les yeux bleus. Publié aux États-Unis en 1970, L'oil le plus bleu est le premier roman de Toni Morrison, Prix Nobel 1993.
Une histoire poignante et une écriture particulière
Etats-Unis, dans les années 40, deux fillettes noires qui n'aiment pas jouer avec des poupées qui ne leur ressemblent pas.
On va suivre le quotidien de Pecola, de Claudia et de sa sœur Frida.
Des gamines qui tentent de se construire dans un monde où la ségrégation raciale est de mise, un monde de violence qu'elles expriment avec leurs mots et leurs réflexions.
Ici pas de lumière mais beaucoup de sombre au travers ces mots qui tombent sur le papier.
Toni Morrison n'écrit pas, elle donne des coups de poing à chaque page.
Des descriptions sur la vie de ces noirs et métisses qui marquent forcément le lecteur.
Un roman tout en subtilité mais aussi très dure.
Une histoire poignante avec une écriture très particulière à laquelle j'ai eu parfois un peu de mal.