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Victor Maucour, homme politique en pleine ascension, s'ennuie discrètement dans Venise où l'a conduit son voyage de noces, lorsque le hasard lui fait croiser la Signora. Est-elle le sosie, le fantôme de sa première épouse décédée trois ans plus tôt ? Ou Mathilde elle-même, morte mal-aimée, vite effacée, dont Victor peine à recréer le souvenir ? La curiosité, qu'avive le désouvrement, l'entraîne à la poursuite de l'inconnue dans un dédale où bientôt il s'empêtre et s'irrite.
Jusqu'au délire. Jusqu'au drame. Sans céder à la tentation du surnaturel, le roman se réfère au fantastique, lui empruntant l'un de ses lieux privilégiés, deux de ses thèmes majeurs - la Vénitienne est à la fois double et revenante -, et finalement son objet - explorer la frontière où basculent les certitudes. Mais on peut le déchiffrer d'abord comme un diptyque : la version d'Il puis la version d'Elle, celles-ci bien que divergentes concourant à faire le procès d'une certaine bourgeoisie.
Ou comme une énigme policière classique. Plusieurs chemins mènent au but, serpentant au travers d'un livre que j'ai souhaité construire à l'image de Venise même, mirage où les réalités se confondent, où les espaces s'enchevêtrent. S. D.