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Le narrateur, Léonard, a été entraîné dans un mouvement clandestin par son ami Vincent. Lorsqu'il apprend son arrestation, il tente de fuir, avec l'aide d'une camarade, Elvire, et échoue à quelques kilomètres de la frontière : on l'arrête. Il provoque, en essayant de leur résister, la colère des gardiens et est brutalement passé à tabac. L'humiliation et la peur ressentie à ce moment-là le poursuivent pendant sa détention, si bien que, par crainte de nouvelles violences, il dénonce son ami Vincent et provoque sa condamnation à une lourde peine de travaux forcés.
Au bout d'une année de cachot, Léonard est enfin libéré grâce à l'intervention de son frère, Pierre, qui le ramène dans son foyer. Le souvenir de sa trahison et des humiliations subies le poursuit non comme un remords, mais comme une déchéance, et l'empêche de retrouver son équilibre soit dans sa famille, qui approuve sa trahison, soit auprès de ses anciens camarades dont il craint le mépris. Il ne parvient pas davantage à se faire aimer d'Elvire dont il n'a cessé de rêver en prison.
Ainsi se trouve-t-il définitivement prisonnier, enlisé dans une vie qui lui est plus à charge que la prison même. Il échoue jusque dans son suicide, mais sa tentative aura la même douceur passive, humiliante, humiliée que celle d'un cauchemar qui vous tient longtemps, au sortir de la nuit, dans l'irréalité du désespoir.