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Vent et lumière : ces mots, les premiers d'un poème de Mao Tsé-toung, évoquent pour le narrateur une jeunesse évaporée comme le vent et la lumière. Une jeunesse dont l'expérience première fut un camp de concentration allemand, durant la dernière guerre, puis l'Asie découverte à vingt ans ou presque. C'est en compagnie d'un ami, Orso Mattei, rencontré en déportation et qui, né en Chine, lui avait proposé de le retrouver là-bas, que le jeune Ernest Lavisse découvre les traditions et le mystère de cette terre du bout du monde, dont le fleuve puissant, le Yang-tsé, roule, limoneux, parmi les remous d'une guerre civile.
Cela se passe en 1949, au moment où Mao prend le pouvoir. Ce roman, qui touche à l'histoire et dont chaque détail est authentique, est aussi une histoire d'amour : la longue quête de deux hommes pour une seule et même femme, Ta Jiao-nü, la reine élue des pirates du Yang-tsé. Pour l'un, Orso Mattei, jeune médecin militaire, cette passion, noble d'abord, finira dans le sordide. Pour l'autre, Ernest Lavisse, ce sera un amour secret et sans illusions.
Au fil des années, Orso Mattei se défait, comme la vie elle-même, et c'est cette défaite que Lavisse raconte dans un récit nostalgique, et dont les décors varient de la chute du IIIe Reich à la Chine de Mao, puis l'Indochine en guerre, Naples et sa misère, les Vosges et ses bêtes fugitives dans la forêt d'hiver.