Biographie de René Depestre
René Depestre est né en 1926, à Jacmel (Haïti). A dix-neuf ans, il publie ses premiers poèmes, Etincelles. Opposant au régime du dictateur Lescot, il joue un rôle dans sa chute en 1946, mais est contraint à l'exil par le comité militaire qui prend le pouvoir. Il séjourne plusieurs années à Paris où il entreprend des études de lettres à la Sorbonne, et de sciences politiques. Après un périple agité en Europe et en Amérique du Sud (Chili, Argentine, Brésil), ballotté d'une rive à l'autre de la guerre froide, il passe près de vingt ans à Cuba.
En 1978, il rompt avec la révolution de Fidel Castro et s'installe définitivement en France. Il obtient la nationalité française en 1991. En 1979, il entre au secrétariat de l'Unesco, d'abord au cabinet du directeur général, ensuite au secteur de la culture des programmes de création artistique et littéraire. Il prend sa retraite en 1986 et se retire dans l'Aude pour se consacrer à la littérature.
René Depestre a écrit de nombreux recueils de poèmes dont Non-assistance à poète en danger (2005), ainsi que des essais : Pour la révolution de la poésie (1974), Bonjour et adieu à la négritude (1980) et Ainsi parle le fleuve noir (1998). Il a publié des romans : Le mât de cocagne (1979) et Hadriana dans tous mes rêves (1988), pour lequel il a reçu le prix Renaudot. Il est aussi l'auteur de nouvelles : Alléluia pour une femme-jardin (1981), bourse Goncourt de la nouvelle 1982, et Eros dans un train chinois.
Son Anthologie personnelle a reçu en 1993 le prix Apollinaire de la poésie. D'autres distinctions littéraires ont attiré l'attention des lecteurs sur l'écrivain franco-haïtien : prix du Roman de la Société des Gens de Lettres (1988), prix du Roman de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Dans Encore une mer à traverser (2005), tous les genres littéraires (vers, prose, correspondance, récit, autobiographie) sont réunis pour livrer au lecteur l'expérience d'une vie riche, parfois tragique (Haïti, l'exil et l'errance avant son arrivée en France) où l'écriture reste le principal moyen de survie.