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De grosses lunettes, un col roulé, une parole suspendue par des blancs... Marguerite Duras, bien sûr ! Une chevelure blonde, une voix haut perchée, un regard clair affichant sa distance vis-à-vis de la promotion médiatique... Annie Ernaux. Avec l'émergence d'une société profondément structurée par la communication de masse, le statut de l'écrivain s'est modifié. La voix plus ou moins provocatrice qui cherchait à éveiller les consciences s'est muée en personnalité que l'on admire ou que l'on déteste, parfois plus pour sa télégénie que pour ses écrits.
Mais ce n'est pas seulement une question d'image. L'omniprésence des différentes formes d'expression médiatique a aussi transformé les formes et les enjeux de l'écriture littéraire, renouvelant ses sujets, ravivant sa portée politique, bouleversant ses normes. Le rapprochement des oeuvres de Marguerite Duras et d'Annie Ernaux représente une voie d'accès privilégiée pour saisir l'ampleur de ces évolutions.
En s'appuyant sur les apports de la sociologie et de l'histoire des médias, ainsi que sur la consultation d'archives sonores et télévisuelles, cette étude propose de mettre en évidence la singularité des approches de ce phénomène mises en oeuvre par l'une et par l'autre.