En donnant la Coupe du monde à la France le 12 juillet 1998, Aimé Jacquet a inscrit son nom à tout jamais dans la légende du football français. Mais ce sport étant universel, il restera une référence, dans le monde entier, pour tous les amoureux du ballon rond. Dans son propre pays, Aimé Jacquet s'est trouvé en quelques jours promu star internationale, acclamé partout par des millions de Français, reçu à l'Elysée, décoré de la Légion d'honneur, métamorphosé en mythe vivant que les passants accostent et félicitent encore dans la rue, plusieurs mois après l'événement.
Or, peu de semaines auparavant, le même Jacquet était publiquement désigné comme ringard, vilipendé par la presse sportive, les magazines et les télévisions. N'osant plus sortir en public avec sa famille, par crainte des insultes, il était victime de ce qu'il faut bien appeler un e traque médiatique d'une violence sans précédent. Depuis plusieurs années, ses compétences étaient mises en doute. Il était ridiculisé jusque dans son apparence physique.
On se moquait de son éloquence provinciale, de ses coutumes, de sa coiffure, de son accent du Forez. Que s'est-il donc passé ? De quel malentendu, de quel ressentiment obscur, de quel élitisme dédaigneux mais révélateur, cette " affaire Jacquet " fut-elle le désastreux produit ? C'est avec ces questions en tête que Jean-Jacques Bozonnet a mené l'enquête, proposant du même coup une vivante biographie de ce prétendu " looser ", et raconte l'éclatante revanche d'un provincial humilié devenu, en une seule soirée, héros national.