Bien sûr, nous n’entendons plus ces sirènes du bassin
minier, qui annonçaient les prises de poste des
mineurs et la longue descente des cages de fer dans
lesquelles ils s’entassaient. Pire était l’absence de sirènes qui
annonçaient, ce 27 décembre 1974, la terrible catastrophe de
la fosse Saint-Amé de Lens-Liévin.
La colère habite ces familles dont on remonte les corps des
maris, pères, frères, victimes annoncées d’un coup de grisou
mais surtout d’un patronat qui pour améliorer un rendement et
tailler dans les frais de personnel et de sécurité n’avaient pas
aéré
la mine ni entretenu les dispositifs de sécurité.
Que dire de ces feuilles de paie de ce mois de décembre,
données aux familles mais amputées de 3 jours d’absence et
d’une retenue supplémentaire pour n’avoir pas rendu casque,
lampe et bottes !!!
Colère de ce frère qui reçoit comme héritage du père, retrouvé
pendu, ce terrible message qui l’accompagnera le reste de sa
vie « venge-moi de la mine » .
Comment Michel va-t-il vivre avec ce terrible message et
revenir 30 ans plus tard dans un bassin minier qui n’a plus de
minier que le nom.
Sorj Chalandon nous distille un roman troublant et une fin troublée
Magistral
L'histoire d'un homme qui a grandi dans le Nord-Pas-de-Calais et a perdu son frère pendant la catastrophe de Liévin en 1974..., Toute sa vie est marquée par cette perte douloureuse. D'autant plus que son père lui a laissé un mot avant de mourir : Venge ta famille de la mine ...
Des allers-retours entre le passé et le présent pour mieux comprendre le quotidien des mineurs et leurs souffrances d'aujourd'hui.
Un puissant hommage aux 42 victimes de la catastrophe mais plus généralement à tous les mineurs du monde.