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Alexis de Tocqueville n'aimait pas la République. Il lui reprochait de porter atteinte aux libertés. Il lui préférait la monarchie parlementaire. Pourtant, au lendemain de la révolution de février 1848, il s'y rallie. Son acte est pragmatique. Dans la conjoncture politique troublée que connaît la France, et faute d'alternative royaliste, la République est, selon lui, le seul régime capable d'empêcher tant l'anarchie que la tyrannie.
Mais son ralliement se fait à la condition que la République soit à la fois libérale et conservatrice. Cette république modérée, Tocqueville va tout faire pour l'installer. A savoir : s'efforcer d'influencer la rédaction de la Constitution du 4 novembre 1848, soutenir la candidature à l'élection présidentielle de Cavaignac, défendre une politique de paix à la tête du ministère des Affaires étrangères et enfin imaginer une solution pour éviter un coup d'Etat bonapartiste.
Sur le moment, ces quatre combats républicains n'ont pas abouti. L'Empire a remplacé la République. Mais ils ont préparé l'avenir : ils ont permis le compromis de 1875 entre les monarchistes de centre droit et les républicains de centre gauche, et donc l'instauration de la Ille République. Finalement, sans l'aimer, Tocqueville aura fait autant pour la République française que ceux qui la portaient dans leur coeur.