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Encore un petit bijou chez La Peuplade ! Antoine Desjardins, avec une écriture qui alterne entre oralité et littérature, nous amène dans l’exploration de l’écologie comme acouphène à des récits de vie. Une recherche comptant sept nouvelles réalistes entre passages de vie et tragédies.
Superbe !
Edna O’Brien s’attaque à un sujet extrêmement périlleux. Comment raconter sous forme de témoignage fiction l’expérience d’une jeune fille enlevée à l’école par Boko Haram. Faire voix, voici l’objectif d’O’Brien, 90 ans, elle qui a voué son écriture à la dénonciation d’injustices. Elle adresse, par ce récit, une alerte retentissante sur le sort de ces jeunes filles –et jeunes hommes- qui continuent à disparaître dans cette région du monde. Un texte honnête et recherché.
Et c’est reparti pour un tour ! Ravey, c’est l’amusement, le bon coupable, la bonne poire, le semblant d’impunité et les catastrophes qui s’enchaînent alors que le déni du sujet le persuade que tout va bien. C’est un ravissement un Ravey. C’est à lire avec gloutonnerie et s’extasier de la mise en forme et place de l’histoire. Un adultère, une faillite, une faille, une agente d’assurances zélée et un bon coupable. Génial !
La crise de la soixante n’est peut-être pas ce qu’elle semble être et pour la famille de Serge, on a l’impression d’un bilan en tout fout le camp. Puis, on a notre narrateur de nature fuyante et sans parti pris et les icones de la famille qui commencent à disparaître. Reste, pour parfaire le tableau, le devoir de mémoire de notre famille juive qui n’a plus de juive que les feux anciens.
Superbe ! Merci, Reza !
Hélène, cheveux et yeux noirs, a toujours eu la conviction que son père blond aux yeux bleus n’est pas son père biologique. Notre narrateur est le compagnon d’Hélène et c’est par son regard amoureux, prévenant, tendre et parfois jaloux que nous allons suivre la recherche de ce père jamais connu. Riche et aux accents Hitchcockiens. Un roman à l’écriture juste et travaillée.
Un délice.
Deuxième roman pour Valérie Cibot, après Bouche Creusée qui nous invitait à un voyage presque fantasmagorique au cœur de l’exercice de la rumeur et de la mystification d’événements, voici qu’elle nous offre un deuxième texte d’une force sans pareil.
Une île s’érode au large de la Bretagne ou de la Normandie, les vents, la lumière, les caprices du ciel et de la mer, le caprice des corps et des « âmes » qui y vivent et puis une femme. Cette femme qui devrait résoudre le problème de la corrosion.
Puissance et sensibilité alliées à une narration souple et imprévisible
comme la marée qui grignote, retire, donne et reprend.
Michel Lambert signe un recueil de nouvelles dont l’équilibre semble tenir sur la connaissance intime qu’ont d’eux-mêmes les personnages, sur les certitudes que d’autres peuvent leur prêter. L’encre coule sous la page et nous immerge dans la proposition. Pas un mot de trop et pourtant aucune économie. On se vêt des personnages et on s’accompagne à leur lecture.
Vous aviez le post-apo et bien voici le post-post-apo. Nous suivrons Gueule de Truie dont la fonction est de chasser, questionner et mettre à mort les survivants d’un cataclysme lointain. L’écriture de Justine Niogret est acide, sans concession, d’un phrasé toujours juste dont les descriptions nous atteignent et des qu’elles raisonnent l’horreur. Un présent animal, un futur inexistant, un passé de ruine, Gueule de Truie vous dégoûtera de l’idée romantique d’une apocalypse qui appellerait au renouveau.
Un chef d’œuvre.
Prenons le train en marche et allons au devant, via des dépositions, des employés / passagers d’un vaisseau. Le vide, l’ennui, la nostalgie d’une terre qui a été connue ou l’idée qu’elle existe, le vivre-ensemble dans l’austérité. Olga Ravn nous happe par des témoignages-fictions profonds, par la mécanique d’un confinement éternel, par astuces.
Un ouvrage OVNI d’une puissance certaine.
Présupposition
Me Suzanne, avocate, la fleur de l’âge et tellement de préoccupations : des papiers pour son aide ménagère, la défense d’une accusée d’infanticide et elle, son histoire, son enfance qu’elle fera nôtre. Un ouvrage mené de mains de maître, une écriture d’une finesse telle que les phrases raisonnent induisant doutes, sens, troubles.