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Nouveau roman de Karin Slaughter, La Dernière Veuve reprend les principales qualités de l’auteure.
Rythmé et prenant, c’est un très bon exemple de thriller efficace, comme Slaughter a l’habitude de nous proposer.
J’ai une petite préférence pour ses one-shots, comme pour tout auteur d’ailleurs, mais j’ai vraiment passé un excellent moment de lecture avec ce petit bébé de 580 pages.
Il fait partie de la série « Will Trent », mais vous pouvez sans aucun problème découvrir ce nouveau roman même si vous n’avez pas lu les titres précédents.
Juillet
2019, alors que Michelle et sa fille Ashley ressortent d’une grande surface, la mère est enlevée sous les yeux de la jeune adolescente.
Août 2019, Sara et Will déjeunent chez les parents de la jeune femme lorsqu’ils entendent de fortes détonations. Comprenant rapidement qu’il s’agit d’explosions venant du campus d’Emory, ils se rendent sur place pour venir en aide. Malheureusement, avant même d’y arriver, Sara sera enlevée elle aussi...
En nous offrant une intrigue qui parle tout autant de terrorisme, de politique, de dérives sectaires, de racisme, de sexisme, d’intolérance, Karin Slaughter touche un public aussi large que varié, et interpellé par la justesse de certaines situations.
La haine. Les haines, toujours plus nombreuses et plus promptes à montrer leurs odieux visages.
L’action démarre dès les premières pages et le rythme ne ralenti pas avant les dernières pages. D’ailleurs il est difficile de poser ce livre avant la fin.
Avec des chapitres qui suivent, quasiment heure par heure, Sara d’un côté, et Will de l’autre, l’auteure maintient le lecteur sous une tension maximale, du début à la fin.
Bref du très bon Slaughter, qui propose une nouvelle histoire aussi passionnante que nerveuse.
Je le recommande à tous les lecteurs qui recherchent un bon thriller à la trame efficace et addictive, et tout autant aux fans de l’écrivaine qu’à ceux qui ne la connaissent pas encore.
Un vrai page-turner !
Avec son style élégant, ses intrigues haletantes, ses personnages forts, et, surtout, ses atmosphères à couper le souffle, Ellory est pour moi l’un des meilleurs écrivains de sa génération.
Savoir qu’il s’attaquait cette fois à l’histoire de JFK m’a donné quelques sueurs froides. Écrire sur un homme dont la vie est devenue légendaire me semblait risqué. Nombre de romans ont déjà traité le sujet.
Ellory allait-il réussir à renouveler cette fascinante histoire ?
La réponse est oui.
Je tiens à souligner, puisque la question a été posée, que ce roman est une
uchronie, mais n’est absolument pas à comparer au mémorable 22/11/63 de S. King.
Ici pas de voyages dans le temps, pas de multiples façons de modifier le passé, et aucune notion de littérature fantastique.
Dans ce thriller, l’auteur part du postulat qu’il ne s’est rien passé ce jour-là à Dallas.
John F. et Jackie Kennedy s’y sont bien rendus, mais aucun coup de feu n’a jamais éclaté.
Nous voici donc en juillet 1964, JFK est toujours président et s’apprête à se représenter.
Mitch Newman, journaliste à la carrière inexistante et au passé délicat, apprend le suicide de Jean, son ex-fiancée. Mais ni lui ni la mère de la victime ne croient à cette version et il comprend rapidement que Jean enquêtait sur une mystérieuse affaire, liée à Dallas et à la visite présidentielle.
Décidé à connaître la vérité, il mène enquête, quitte à mettre à jour un incroyable secret d’État.
Ce roman suit donc d’un côté les investigations de Newman et de l’autre la famille Kennedy et ses proches, nous plongeant dans les arcanes de la politique et de ses nombreux travers.
Et une nouvelle fois, Ellory nous prouve sa facilité à nous immerger dans une époque en recréant toute une atmosphère, et à nous ferrer dans une intrigue extraordinairement réelle et addictive.
On reste estomaqué de la masse considérable de recherches et de connaissances que l’auteur a accumulées et par le talent dont il fait preuve en les remodelant pour servir son histoire.
À la fois sombre et brillant, ce thriller est une nouvelle pépite.
La sublime rencontre entre la magnifique plume de Ellory et le mythe des Kennedy.
Une lecture à savourer sans hésitation !
Besoin de repos dans un lieu calme et isolé ?
Pourquoi ne pas opter pour un séjour au Mitchell’s Inn, un charmant hôtel, perdu en forêt, et sans connexion internet ?
C’est ce que trois couples, un avocat, une écrivaine et deux amies ont décidé de tenter, chacun pour des raisons différentes.
Mais, dès le lendemain matin, alors qu’une tempête de neige se déchaîne provoquant une coupure d’électricité et les isolant totalement du monde extérieur, ils découvrent un cadavre au bas de l’escalier.
Autant dire que pour le calme et le repos, c’est raté.
Alors
qu’ils en sont encore à se demander s’il s’agit d’une chute accidentelle ou d’un meurtre, la découverte d’un deuxième corps va rapidement les aider à répondre à cette première question.
S’ensuit donc un week-end interminable, entre enquête, suspicions, frayeurs et mensonges multiples. Parce que ce second cadavre soulève également une autre évidence : le coupable est forcément l’un d’entre eux.
Petit thriller mené à la façon d’un Cluedo, Un Assassin Parmi Nous est d’une lecture sympathique et se lit facilement.
Ce ne sera pas le polar du siècle (ni même de l’année), mais il offrira un moment de détente au lecteur en recherche d’une intrigue simple et rafraîchissante pour l’été.
Il pourra également beaucoup plaire aux adeptes de thrillers « doux », pour peu qu’ils ne soient pas trop regardants sur quelques invraisemblances (quasiment obligatoires pour un roman recréant une ambiance de murder party).
Il répond à quasiment tous les critères du genre : meurtres, lieu isolé, météo extrême, groupe d’inconnus réunis par hasard, secrets inavouables et alibis bancals. Et l’auteure sait s’en servir pour nous emmener où bon lui semble, et ainsi nous leurrer jusqu’à sur le véritable coupable.
Le rythme est bon, et l’ambiance bien retranscrite.
Le style est simple et efficace, pour ce type d’intrigue.
Ce roman a, d’après moi, les défauts de ses qualités, car en répondant très bien au principe de murder party, il s’exempte de toute obligation de profondeur scénaristique et de développement d’empathie pour les personnages.
Un thriller en huis clos que je recommanderai donc avec certaines réserves, en fonction du type de lecteurs.
Ils avaient magnifiquement réussi l’année dernière, et pourtant ils arrivent à faire encore mieux cette année !
Je ne le répéterai jamais assez, la nouvelle est un genre tout en subtilité, et tout à fait délicieux pour peu qu’elle soit bien faite. Et ici, aucun doute, elle est succulente. Ou plutôt, elles sont succulentes, puisque ce recueil nous en propose onze.
Douze auteurs, onze nouvelles, et un directeur de publication qui décidément a drôlement bien fait d’avoir eu cette idée un peu folle d’associer des nouvelles noires aux différents sens.
Voilà qui est
rassurant, normalement nous devrions donc avoir encore au moins trois autres recueils !
Mais penchons-nous déjà sur les raisons qui font que vous devriez absolument lire celui-là :
En tout premier, pour la puissance de chaque nouvelle présente ici.
On leur a demandé du noir, et croyez-moi, les auteurs nous en offre en quantité ET en qualité, chacun avec son style, sa force et son message.
Olivier Norek ouvre d’ailleurs le bal avec un texte qui m’a littéralement fait dresser les cheveux sur la tête.
Claire Favan signe, elle, un texte qui a trouvé un écho tout particulier chez moi, en mettant en mots une certaine idée que je me fais du futur.
RJ Ellory nous propose, lui, une histoire sombre à souhait comme il sait si bien les raconter.
Amélie Antoine nous prouve une fois de plus que délicatesse et noirceur peuvent décidément être de grandes alliées.
Quant à Barbara Abel et Karine Giebel, elles allient leurs plumes pour clore ce grand huit émotionnel avec une histoire aussi sombre que puissante.
Mais je vais arrêter là l’énumération, sinon mon avis pourrait bien faire trois pages tant chaque auteur présent nous offre un vrai feu d’artifices de frissons.
Si Écouter Le Noir m’avait enchantée en 2019, Regarder Le Noir fera lui certainement partie de mes plus belles lectures 2020.
Si vous aimez déjà les nouvelles, vous adorerez celles-ci. Et si vous n’êtes pas encore fan du genre, vous le deviendrez en découvrant ce recueil.
Régal de sensations, précision dans les dialogue, puissance dans les intrigues... Et tout ça en si peu de pages... Non vraiment, ne serait-ce que pour ça, vous devez tenter l’expérience !
Franck Thilliez revient cette année avec un thriller absolument diabolique qui va très longtemps faire parler de lui.
Il Était Deux Fois regroupe tous les critères du pur thriller, et a l’énorme avantage d’y associer les larges connaissances de l’auteur sur tout ce qui touche aux mécanismes de la mémoire, mais également aux différentes techniques de police scientifique.
Le style de l’auteur est toujours aussi efficace, le rythme, lui, est encore plus soutenu que dans tous ses précédents romans, et les personnages profonds et complexes à souhait.
L’intrigue est tout
bonnement saisissante, et ferre le lecteur dès les premières pages pour ne plus le lâcher.
Comme souvent, Franck Thilliez s’amuse avec ses lecteurs en semant tout au long de sa trame des références et autres indices déguisés, ce qui fait de ses romans, et de celui-ci en particulier, une lecture à multiples niveaux.
À ce sujet, il me semble important de souligner le lien étroit qui unit Il Était Deux Fois à l’un de ses précédents titres : Le Manuscrit Inachevé.
Bien que ce nouvel opus puisse sans aucun problème être lu indépendamment, je ne peux que vivement vous conseiller d’avoir lu Le Manuscrit au préalable. Il ne s’agit pas ici d’une suite à proprement parler, mais l’auteur a créé un arc narratif très particulièrement dont vous apprécierez d’autant plus l’expérience (l’excellente expérience !) si vous détenez les multiples références faites au Manuscrit.
En dire plus serait un crime, je ne peux donc que vous dire que ça a été un véritable coup de cœur, vous conseiller de vous procurer Il Était Deux Fois au plus vite, et de prévoir une absence quasi totale de vie sociale durant sa lecture.
Ce qui de toute façon ne durera pas très longtemps, puisqu’une fois commencé il est impossible à lâcher et que ses 500 pages défilent à la vitesse de la lumière.
Enfants disparus, pluie d’oiseaux morts, pertes de mémoires, enquête trépidante, faux semblants et vrais méchants, Il Était Deux Fois réunit tous les éléments d’un thriller terriblement percutant.
Efficace, addictif, diabolique. Les trois meilleures raisons qui soient de vous précipiter sur ce thriller hors-normes.
Un titre à savourer sans modération !
Un thriller psychologique qui fonctionne et qui sait se faire aimer.
Avec Reine de Beauté, Amy Green propose une intrigue qui, personnellement, a su m’embarquer.
On y suit, en alternance, Jenny, âgée de 14 ans, dans les jours qui ont précédé son meurtre, et Virginia, sa demi-sœur âgée de 26 ans, dans les jours qui suivent ce même meurtre.
J’aurais préféré que Virginia, qui est de loin mon personnage préféré, soit un petit peu plus jeune, pour que certaines de ses actions et réactions soient plus appropriées, mais ce n’est qu’un avis personnel, et ça n’enlève
rien à l’intérêt du roman.
Bien entendu c’est un thriller psychologique, qui répond donc aux codes du genre, mais l’auteure a su se servir d’une trame qui marche très bien et fait tourner rapidement les pages.
Le monde des mini-miss y est bien restitué, avec ses travers et ses risques, physiques comme émotionnels.
Comme souvent dans ce monde là, ce sont les parents qui sont les plus attachés à tous les titres que les enfants qui sont eux, plus victimes que demandeurs.
Mais le plus gros de l’intrigue se joue plutôt sur les liens familiaux et les tourments qui s’y rapportent, en particulier lorsqu’il y a famille recomposée.
On y parle également beaucoup du rapport à l’autre à l’adolescence, et j’ai trouvé Amy Green assez juste dans ses représentations du sujet.
Le style est convaincant et promet de très bons prochains titres de cette plume.
Le rythme est bien tenu et rend la lecture très agréable, l’alternance des voix se chargeant elle de la rendre addictive.
Une mention particulière à Virginia, le personnage le plus poussé de l'histoire.
On ressent dans la mise en que l’auteure travaille dans le milieu cinématographique, et on imagine sans mal une adaptation de ce roman à la télévision.
Quelques incohérences pourront être relevées, mais elles sont souvent inhérentes au thriller psycho-domestique et ne m’ont donc absolument pas dérangée.
Secrets, mensonges et drames familiaux se croisent au fil des pages et nous induisent régulièrement en erreur sur le véritable coupable.
Un roman à découvrir pour les amoureux du genre, et qui m’a personnellement beaucoup plu.
À lire pour passer un agréable moment de tension.
Gros coup de cœur pour Le Livre de M, de Peng Sheperd.
Un roman post apocalyptique qui propose beaucoup plus que ce que son genre peut laisser penser de prime abord.
Le roman « post-a » n’est clairement pas le genre vers lequel je me dirige la majeure partie du temps. Hormis quelques titres, qui s’apparentent d’ailleurs plus à des dystopies ou à des romans d’anticipation, et qui m’ont réellement considérablement marquée, comme 1984, La Servante Écarlate, Fahrenheit 451 ou encore Le Meilleur des Mondes, je suis en général très difficile vis à vis de cette catégorie.
Pourtant,
avec Le Livre de M, l’accroche a été immédiate.
Le thème, les personnages, la plume, le rythme, tout était réuni ici pour me plaire durablement.
Roman choral au suspens soutenu, il nous offre en plus une réflexion, qui sera propre à chaque lecteur, sur ce qui fait de nous des êtres à part entière.
Si le thème du souvenir, individuel ou collectif, est très bien présenté, celui de son absence, et de ses conséquences, est lui superbement dépeint.
Sommes-nous la somme de nos souvenirs ?
Si chacun d’eux contient une partie de nous, que se passerait-il s’ils venaient à disparaître définitivement ?
Et surtout à quel point le monde pourrait-il survivre si plus personne ne se souvenait de ce qui le fait tourner ?
À la fois livre à suspens, quête initiatique, conte philosophique, roman d’aventures et nature writing, Le Livre de M a tout ce qu’il faut pour plaire à la majorité des lecteurs, quel que soit le style de prédilection de chacun.
Le rythme est enlevé, les approches, multiples.
La mise en place de l’alternance des différents points de vue est efficace et offre une pluralité de ressentis qui rend cette lecture particulièrement addictive, grâce au talent de plume, mais aussi par l’identification du lecteur à l’un ou l’autre des protagonistes.
Peng Sheperd nous propose également une très belle réflexion sur les livres, qu’ils soient réceptacles de souvenirs ou moyens de renaissance.
Un roman qui sort des sentiers battus, et qui parvient à divertir le lecteur tout en le faisant activement réfléchir aux problématiques qu’il soulève.
Bref, c’est une lecture que je recommande, sans restriction aucune.
J’ai arrêté de lire Guillaume Musso il y a quelques années. Non pas que je trouvais qu’il écrivait mal, mais seulement parce que ses romans n’étaient tout simplement pas ce que je recherchais.
Pourtant, l’année dernière je me suis de nouveau laissée tenter. Le pitch était accrocheur et l’action se déroulait tout près de chez moi.
C’était l’occasion pour moi de relire cet auteur, et je n’avais pas été déçue.
Cette année j’ai donc décidé de lire également son nouveau titre, La Vie Est Un Roman, le synopsis étant encore fort alléchant.
Et force est
de constater que j’ai passé un bon moment !
Déjà grâce à l’intrigue en elle-même, qui n’est pas mal du tout (bien que trop soft pour moi), mais surtout du fait que l’auteur se fait clairement plaisir en remettant à leur place les bien-pensants des lettres et autres gardiens de la littérature, qu’ils soient critiques littéraires officiels ou trolls capricieux derrière leurs écrans.
Tout comme l’auteur, son personnage principal, outre l’intrigue de disparition d’enfant, doit également affronter les affres de la création d’un roman dit « populaire ».
Et tout comme Musso, il doit faire face à la jalousie et aux critiques faciles.
Mais de quels droits de tels jugements sont-ils posés sur un auteur et/ou ses écrits ?
Il me semble que l’on nous apprend, petits, à dire que nous n’aimons pas une chose et non pas à proclamer qu’elle est mauvaise.
Eh bien tout comme pour les épinards, il est temps pour certains de réapprendre la politesse, et de cesser d’insulter le travail d’un auteur ou, pire encore, ses lecteurs, au nom d’une prétendue supériorité intellectuelle totalement imaginaire.
D’autant que, pour la plupart, je doute sincèrement que ces poseurs/penseurs soient capables de différencier un vers de Molière d’une réplique de Titeuf...
La lecture est normalement là pour aider l’esprit à s’ouvrir à d’autres perspectives, et la différence de goûts, en littérature comme ailleurs, est une richesse.
Alors, à tous les fans de Musso, je dirais ceci : n’hésitez pas à vous procurer son nouveau roman, car il ne fait absolument aucun doute qu’il vous plaira autant que les précédents.
Quant aux autres, passez simplement votre chemin.
Rendez-vous totalement manqué entre ce thriller psychologique et moi.
Un thriller psycho-domestique qui pèche, selon moi, surtout par son excès d’invraisemblances.
Paul et Rebecca forment depuis 20 ans un couple aimant et, a priori, sans problème. Mais le jour où un policier vient sonner à leur porte pour leur parler de la disparition d’une jeune femme, leur univers déraille.
Rebecca découvre alors petit à petit que son mari pourrait avoir de terribles secrets.
Le postulat de départ de ce roman a déjà été très souvent proposé dans d’autres thrillers du même type,
soit.
Pour autant, il peut arriver que certains d’entre eux sortent du lot et soient prenants et de lecture agréable.
Mais ici ça n’a absolument pas été le cas pour moi...
Il y a pourtant foule de bonnes choses dans ce titre : le principe passé/présent, des chapitres courts, l’alternance des points de vue des protagonistes, les multiples secrets possibles... bref, les ingrédients y étaient. Malheureusement, malgré leur présence, le résultat de la recette n’était pas du tout à mon goût.
Le plus gros reproche que je lui ferai tient surtout à la somme considérable d’invraisemblances qui meublent l’intrigue.
Le mieux est parfois l’ennemi du bien, et si je comprends que les deux auteurs aient voulu se démarquer des thrillers du même registre, le fait est que rester dans une intrigue plus « classique » aurait sûrement permis au roman d’être plus digeste.
J’ai pourtant été au bout de ma lecture, pensant que la fin rattraperait peut-être le tout. Mais loin de rattraper quoi que ce soit cette fin n’a fait que confirmer mon ressenti en m’offrant une énième (et énorme) invraisemblance supplémentaire.
Je suis la première à dire qu’une œuvre de fiction a tout à fait le droit de ne pas respecter la logique absolue. La plupart des thrillers font la part belle à des situations parfois difficilement cohérentes sans que cela ne gêne en rien le plaisir de l’intrigue.
En fait je pense que c’est comme pour tout : une simple question de dosage.
Je crois cependant que ce roman pourrait plaire à un large public, car comme je l’ai dit plus haut, la plupart de ses ingrédients sont bons, même s'ils n’ont pas fonctionné avec moi.
Un thriller rythmé.
Jean-Christophe Grangé fait partie des auteurs qui n’ont plus à se faire un nom et dont chaque nouveau titre est un petit événement.
Le Jour des Cendres n’échappe évidemment pas à cette règle, et il contient tout ce qu’il faut pour plaire aux fans habituels de l’auteur, mais également pour attirer de nouveaux lecteurs.
Les inconditionnels y retrouveront ce qui fait l’attractivité de cette plume : une intrigue rythmée, un style percutant, des protagonistes tout en contradictions, des dialogues mordants et des twists efficaces.
La quasi absence de scènes particulièrement sanglantes et/ou violentes permettra, elle, à tous les lecteurs, même les plus « softs », d’apprécier l’histoire.
Toutefois, si le sens ne coule pas à chaque page, l’auteur garde son style si particulier qui le rend incontournable dans le monde du thriller.
Il faut dire que le sujet s’y prête : communauté religieuse, meurtres, hiver glacial, secrets monstrueux... tout est réuni pour créer une trame redoutable.
Le déroulé est très visuel, presque cinématographique, ce qui le rend très addictif et éloigne toute envie de poser le roman avant la toute dernière page.
J’ai lu, ici ou là, que l’intrigue est directement tirée d’un des épisodes de la série télévisée Les Rivières Pourpres (elle-même adaptée du roman éponyme de Grangé). Personnellement, n’aimant pas les adaptations, je n’ai pas regardé cette série, ce qui m’a permis de découvrir cette histoire de façon tout à fait détachée de toute attente.
Et je me suis régalée !
À savoir également : aucun besoin d’avoir lu les précédents romans de l’auteur pour suivre et apprécier celui-ci, ce qui est toujours un plus quand on connaît l’ampleur de sa bibliographie.
C’est un livre qui se dévore donc tout seul et qui laisse le lecteur impatient de découvrir le prochain, ou de (re)découvrir les précédents.
Un thriller sombre, dérangeant et addictif.
À tenter sans tarder !