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Impossible pour moi de passer à côté d’un nouveau titre de Joël Dicker sans m’en emparer aussitôt pour le lire en un temps record.
Dès que j’ai su que L’Énigme de la Chambre 622, son tout nouveau roman, allait paraître, je l’ai donc donc impatiemment attendu, et l’ai lu dès son arrivée.
Alors qu’en dire ?
Déjà, qu’il est très différent de ses précédents livres, et ce à plus d’un titre.
La mise en abime propre à un roman qui parle d’un auteur écrivant un roman, on connaît bien ce principe maintenant, et s’il fonctionne toujours aussi bien, force
est de constater que ce n’est pas le point fort ici.
Le fait que l’auteur se soit mis lui-même « en scène », puisque son personnage n’est autre que...lui-même, peut, au premier abord, faire penser à une preuve d’égo assez démesuré.
Pourtant je ne pense sincèrement pas que ce soit la raison de son choix.
Au-delà même de l’intrigue, ce roman est surtout un hommage de Joël Dicker à son éditeur, Bernard de Fallois, décédé il y a maintenant deux ans, et dont il parle d’ailleurs longuement dans ce nouveau polar.
Si l’on me demandait de résumer ce roman en un seul mot, je choisirais celui de « transmission ».
Celle de la famille, celle du cœur, celle du nom, celle des biens, celle des valeurs, et celle de l’Histoire bien entendu.
La transmission est partout dans ces pages, au sein de l’intrigue du meurtre, de l’histoire de l’auteur qui mène l’enquête, et bien évidemment dans le lien qui unit Dicker à son éditeur. La transmission est probablement le cœur même du livre.
Et ça rend ce titre terriblement émouvant.
Pour tout le côté polar, par contre, nombre de fans de l’auteur ne retrouveront clairement pas sa patte habituelle ici.
Le choix du style employé crée un décalage peu courant, qui m’a souvent fait penser à un pièce de Feydeau pendant ma lecture. Le côté caricatural des personnages prend très rapidement le pas sur l’intrigue, qui, même si elle reste intéressante, n’a guère de profondeur.
C’est donc un roman à lire pour l’hommage magnifique qu’il représente, et pour la bonne humeur qu’il dégage, mais où les lecteurs ne retrouveront pas le suspens et le style même de l’intrigue qui faisaient la force du fameux Harry Quebert.
Envie d’un vrai bon thriller ?
Alors le petit nouveau de Robert Pobi, City of Windows est très certainement celui qu’il vous faut.
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Deux mots sur l’auteur, déjà.
Nous avions été très nombreux à avoir aimé L’Invisible, son premier roman paru en 2012 (qui était très prometteur), et au moins autant à avoir dévoré Les Innocents, son second roman, paru en 2015.
En 2020, l’auteur revient donc avec ce troisième titre, qui est d’autant plus plaisant que l’on ressent que Mr Pobi a maintenant ses « marques ».
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Il nous offre ici un thriller au sens strict du terme,
avec serial killer, FBI, policiers, et enquête de terrain.
L’intrigue est bien présentée, et on se laisse facilement emporter par cette enquête.
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Les chapitres sont courts, donnant alternativement le point de vue des uns ou des autres.
Et le fait que toute l’enquête soit menée sur 3 ou 4 jours seulement lui donne un rythme soutenu qui ne se relâche à aucun moment.
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Des multiples qualités de ce roman, ma préférence va sans conteste aux personnages clefs.
Lucas Page, professeur d’astrophysique, ancien du FBI, aux capacités de calcul incroyables, à l’humour grinçant et aux prothèses robotiques, a tout ce qu’il faut à un protagoniste principal pour durer dans le temps (et ça tombe bien puisque l’on sait que l’auteur compte faire une série d’enquêtes avec lui pour ses futurs romans !).
Whitaker, agent du FBI, drôle, droite, efficace et loyale, que j’espère retrouver également dans le prochain titre.
Et Kehoe, Erin, Dingo, et les autres, que je vous laisse le plaisir de découvrir par vous-même.
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Clairement un thriller pur jus, qui se lit comme on regarde un bon film : en se laissant porter.
Et ça fonctionne très bien.
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Ni gore, ni fleur bleue, avec de l’action et de la réflexion (toutes deux savamment dosées), c’est le polar à lire pour le plaisir du genre.
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Les 500 pages défilent en un roman de temps, et on le referme en espérant très fort que le prochain arrive rapidement.
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Avec une intrigue prenante, des personnages bien campés, et un rythme entraînant, City of Windows est l’exemple parfait du thriller pur et dur à ne pas louper.
Je vous le conseille donc vivement si vous êtes fan du genre !
Avec Le Dilemme, B.A. Paris nous offre un thriller psycho-domestique comme on aimerait en lire plus souvent.
Soyons francs, le thriller domestique a plutôt mauvaise presse depuis quelques temps. Intrigues trop souvent similaires, manque de rythme, style manichéen trop marqué... Les reproches que les lecteurs leur adressent sont multiples (et bien souvent justifiés).
Autant dire que se renouveler dans cette catégorie, et remporter l’adhésion du public n’est donc pas chose facile...
Pourtant, l’auteur de Derrière les Portes, Défaillances et Dix Petites Poupées parvient à chaque
fois à tirer son épingle du jeu.
Il faut dire que le style est bon, et l’intrigue généralement très bien maîtrisée.
Et tout cela se confirme avec son petit dernier, Le Dilemme, qui réunit suffisamment de qualités pour, une fois encore, embarquer le lecteur.
L’intrigue est simple et efficace, et se met en place très rapidement.
Le rythme est soutenu, puisque l’action se déroule sur une seule journée, heure par heure, et vue tour à tour par le prisme de Livia et Adam.
Le fait que la quasi totalité du roman se déroule en huis clos renforce encore la sensation de catastrophe imminente que le lecteur perçoit dès les premières pages.
Les personnages sont bien développés, profondément humains, et donc parfaitement imparfaits, ce qui aide toujours à créer une empathie plus sincère et plus complète.
N’allez pas croire qu’il n’y a qu’une intrigue dans ce thriller, ce serait une erreur !
Si l’intrigue principale est bien entendu celle suggérée dans le pitch, son principe même permet à l’auteure de multiplier les sous intrigues, qui parviennent même parfois à prendre le dessus sur la première.
C’est d’ailleurs grâce à tout cela que l’effet domino se met en place aussi aisément.
Une histoire dont les dominos vacillent de plus en plus fort à mesure que l’on tourne les pages, ce qui la rend d’autant plus addictive.
B.A. Paris ne tente absolument pas la surenchère, et c’est précisément pour cela qu’elle parvient à nous offrir un roman qui se lit vite, et surtout très bien !
Quand mensonges et omissions se croisent, le résultat est forcément explosif.
Un thriller psychologique à lire sans hésiter !
Une très agréable surprise que ce nouveau roman de Barbara Abel.
Avec talent elle nous montre une fois de plus toutes les petites fêlures camouflées derrière les apparences bien lisses de personnes « biens comme il faut ».
Quatre ans. Quatre longues années que Jeanne est dans le coma suite à un accident.
Que sa sœur, ses parents et son mari attendent que la jeune femme se réveille.
Mais aujourd’hui le médecin qui s’occupe de Jeanne veut les voir pour discuter.
Ils s’attendant à entendre de mauvaises nouvelles... la vérité sera encore pire que ce qu’ils
imaginaient.
Le genre de vérité qui pousse les façades à s’effriter, aussi sûrement qu’un bâton de dynamite caché dans des fondations.
Le vernis craque, s’écaille, lentement mais sûrement.
Il faut reconnaître qu’il y en a des couches et des couches, et derrière chacune d’entre elles, secrets, mensonges, douleurs et rancoeurs se camouflent.
Et le lecteur assiste, sagement, à la déliquescence, lente mais irrémédiable, de cette jolie famille sous les assauts de tous ses affreux mensonges.
Nul n’est parfait, on le sait, mais avec Barbara Abel, même un saint peut devenir un démon.
Et c’est justement ce qui nous plait tant dans ses romans.
J’aime beaucoup l’auteure, certes. Pour autant tous ses titres n’ont pas forcément été des coups de cœur.
Mais avec « Et Les Vivants Autour » elle a su créer ce si savant mélange qui me fait m’accrocher à un roman jusqu’à sa dernière page.
Tout n’y est pas parfait, et c’est précisément ce qui le rend si bon !
Si l’auteure avait tenté de faire de grandes phrases, ou même de maintenir tous les différents suspenses jusqu’au bout, l’intrigue aurait été moins aboutie.
Là elle nous offre quelques facilités, de-ci de-là, nous donnant l’impression de comprendre tous les ressorts psychologiques des différents protagonistes.
Et pourtant, au final, loin s’en faut, croyez-moi !
Ce titre-ci est sûrement l’un de ses meilleurs thrillers psychologiques à ce jour.
Peut-être parce qu’il traite de sujets on ne peut plus communs comme de sujets on ne peut plus graves.
Peut-être juste parce qu’elle a le talent de nous amener là où l’on ne l’attendait pas.
Que vous dire de plus, à part lisez le vite !!
Voilà un roman qui n'a malheureusement absolument pas fonctionné avec moi.
Le synopsis était alléchant, et, au moment où je l'ai lu (il y a quelques semaines de cela) j'avais hâte de le découvrir, aucun doute là dessus.
Mais, dès les premiers chapitres j'ai senti que l'alchimie entre nous n'allait pas fonctionner.
Pour autant je l'ai bien entendu lu du début à la fin, et je dois d'ailleurs reconnaître qu'il se lit assez rapidement.
Là où je n'ai absolument pas adhéré c'est sur les différents choix de l'auteur concernant ses protagonistes et/ou leurs dialogues.
Je
ne nie évidemment pas que ce genre de personnages existent (hélas...).
Les êtres profondément mauvais sont légion, et s'il reste une atrocité à inventer, nous pouvons compter sur l'humain pour ne reculer devant rien pour y parvenir sans hésitation. C'est pour moi une certitude.
Pourtant, à la façon dont l'auteur présente les choses, on pourrait croire qu'il pense que toute personne vivant en province est : raciste, homophobe, violent, alcoolique et vulgaire.
Voire même incestueux, si on se réfère à la fameuse scène où Marie couche avec son propre fils (répondant au nom de Jesus...).
Tout cela a fortement contribué à freiner mon plaisir de lecture.
Je reste pourtant persuadée que l'auteur a voulu faire passer un message à son lectorat.
Peut-être a t-il voulu pousser le lecteur dans ses retranchements et a-t-il (trop) fortement forcé le trait afin de nous pousser à ouvrir les yeux sur une certaine réalité ? C'est pour moi plus que probable, et je ne peux que lui tirer mon chapeau pour le culot dont il a su faire preuve.
Mais ça n'a malheureusement pas contrebalancé les nombreux clichés et les vulgarités répétitives qui ont gêné (et par moments totalement annulé) mon plaisir de lecture et ont fait disparaître mon intérêt pour l'intrigue.
Ce ressenti n'engage évidemment que moi, et le mieux est bien entendu que chacun se fasse son opinion par lui-même.
Quant à moi, je lirai avec intérêt le prochain roman d'Anthony Bussonnais, afin de voir vers quoi il se dirige.
Taurnada propose des lectures différentes et de qualité. Et La Cave Aux Poupées en est un excellent exemple.
Thriller et roman noir, c’est certain, mais au delà de ces étiquettes, l’auteure, Magali Collet, va beaucoup plus loin que beaucoup d’autres romans dans son intrigue.
Manon habite avec son père. Le Père, comme elle l’appelle.
Elle vit à travers les téléfilms qu’elle voit passer à la télé, s’imaginant que la vraie vie est celle qu’elle aperçoit à travers cette petite lucarne.
Et c’est bien normal, car comment la vraie vie pourrait-elle être celle qu’elle
subit depuis sa naissance ?
À supporter les horreurs du Père ?
À passer ses journées à nettoyer, faire à manger, panser ses plaies ?
Nourrir et laver les autres jeunes femmes enfermées dans la cave ?
Et pourtant, c’est bel et bien sa vie.
Et les règles en sont simples : elle n’est rien, et les autres filles sont encore moins qu’elle-même.
Jusqu’au jour où...
Cette histoire est-elle difficile à lire ? Oui, clairement elle l’est.
Non pas sur la forme (qui est très bonne), mais sur le fond. Parce que, nous le savons tous, ces monstres existent réellement dans la vraie vie.
Toutefois, il n’est nullement question ici de voyeurisme.
Bien sûr, cette vie est un enfer, mais à aucun moment l’auteure ne se complaît dans des descriptions malsaines. Les choses sont dites sans ambiguïté, mais sans détails inutiles.
Les sentiments du lecteur sont mis à rudes épreuves, non pas à cause des mots utilisés mais à cause de ses propres sentiments envers les protagonistes.
Le Père est le bourreau.
Camille, la victime.
Mais Manon ? À la fois victime et bourreau, je suis passée par beaucoup de sentiments contradictoires pour elle.
Le chagrin et la colère étant ceux qui revenaient le plus souvent.
Je me suis régulièrement demandé comment elle pouvait « aider » Le Père avec les prisonnières, alors qu’elle était là mieux placée pour connaître leurs souffrances.
Par habitude ? Par peur ? Obéissance aveugle ? Instinct de survie ?
Sûrement un peu de tout ça.
Mais il y a plus, tellement plus, à découvrir sur elle.
C’est une lecture que je recommande sans hésiter.
Et une auteure que je vais suivre de près !
Le propre d’un auteur est de nous raconter des histoires.
Beaucoup le font bien, mais certains font mieux encore.
Et Olivier Bal fait partie de ceux-là.
Avec L’Affaire Clara Miller, il ne se contente pas de nous offrir un très bon polar, il nous le fait vivre et ressentir.
Grâce à des personnages forts, marquants, tous très bien travaillés. On les aime, on les déteste, pour certains c’est même les deux à la fois, mais ce qui est sûr c’est qu’ils nous resteront longtemps en mémoire.
L’intrigue, elle, est tout simplement captivante.
Le mystère du Lac Aux Suicidées
est loin d’être le seul de ce polar, et si le roman est riche de questions, l’auteur, lui, ne se disperse en rien et il ne perd son lecteur à aucun moment.
Les implications des uns et des autres sont très bien développées, et les différents aspects des personnalités sont particulièrement intéressants.
L’alternance des chapitres, entre les différents personnages et entre les deux périodes (1995 et 2006), crée une dynamique parfaite.
Mais, ce qu’il y a de plus fort dans ce roman, au-delà de l’intrigue prenante et de la richesse des personnages, c’est le talent avec lequel l’auteur nous imprègne de l’histoire.
Il ne fait pas que nous décrire un décor ou une époque, il leur fait prendre vie.
Un peu à la façon de R.J. Ellory, il parvient nous immerger non seulement dans une enquête, mais également dans une époque, un pays, bref, à nous transporter dans l’histoire et à nous y maintenir jusqu’à la dernière page.
Dernière page que l’on tourne d’ailleurs à regret, tant on se sent bien au milieu de cette lecture.
Pourquoi Clara a t-elle terminé dans ce Lac ?
Qui est réellement Caan ?
Que cache le manoir de Lost Lake ?
Et que s’est-il réellement passé ce fameux 19 novembre 1995 ?
Si vous voulez avoir les réponses et si vous souhaitez une excellente intrigue, avec rythme soutenu, des personnages passionnants, et une véritable atmosphère, pas de doute, il vous faut découvrir L’Affaire Clara Miller.
Un vrai et bon polar, qui vous embarquera et vous permettra de vous évader, jusqu’à sa dernière phrase.
S’il est dans votre PAL, sortez le vite.
Et s’il n’y est pas encore, dépêchez-vous de vous le procurer !
À mon avis la définition du mot thriller dans un dictionnaire devrait automatiquement renvoyer au dernier roman de Claire Favan.
Parce que, clairement, Les Cicatrices est un pur thriller.
Et un sacrément bon qui plus est...
Avez-vous déjà joué au rubik’s cube ? Vous savez, ce cube multicolore à plateaux tournants, où le principe est de remettre chaque case à la bonne place de façon à ce que chaque face sa seule couleur.
Pour moi il n’y a pas de doute, ce jeu a été inventé pour nous rendre dingues...
Le rapport avec le nouveau titre de Claire Favan ? Eh bien c’est
simple, c’est l’image qui m’est naturellement venue à l’esprit au fur et à mesure que j’avançais dans les chapitres : j’avais un superbe rubik’s cube entre les mains.
Sauf que l’auteure nous l’offre bien entendu savamment mélangé par ses soins. Et sans avancer dans cette lecture, impossible de parvenir à remettre les faces en ordre...
Au tout début de ce roman, vous aurez l’impression de suivre quatre histoires totalement différentes.
Oh, seulement pendant quelques pages, rassurez-vous !
L’auteure s’arrange pour que l’on comprenne très vite qu’il n’en est rien.
Vous aurez ensuite la certitude d’avoir finalement affaire à trois intrigues... avant de retomber sur un os qui remélange toutes les couleurs et fait s’envoler la première face que vous pensiez être parvenu à assembler.
Quatre histoires ? Trois ? Deux ? Une seule histoire, à facettes multiples ?
Tout est lié, c’est évident, mais comment ?
Claire Favan s’amuse à faire tourner les plateaux et à déconstruire nos idées premières pour rendre le puzzle encore plus addictif.
Et ça marche !
Chaque fois qu’elle nous accorde enfin un côté parfaitement uni, on cherche encore à comprendre, à analyser les tours de roues, des fois que ça nous servirait pour la suite...
Mais il n’en est rien non plus, et force est de constater que nous sommes prisonnier de son bon vouloir pour parvenir à résoudre l’ensemble du casse-tête.
Et on adore ça !
Parvenu à la fin du livre, on un peu sonné, quelque peu épouvanté, et totalement bluffé.
Bref, une vraie réussite dans le genre.
Allez-y sans crainte, l’auteure sait ce qu’elle fait, et elle le fait divinement bien.
Premier roman très prometteur de Louise Candlish, Chez Nous réunit beaucoup de points forts.
En premier lieu, son ambiance, qui ravira les nombreux lecteurs sensibles à cette touche si particulière que les auteurs britanniques savent mettre en place.
Les personnages, ensuite.
Loin d’avoir essayé d’en faire des parangons de vertu, l’auteure nous les offre avec leurs failles et leurs défauts. Profondément humains, parfois terriblement agaçants, mais la plupart du temps complètement dépassés par les événements, ils ont tous une sorte de retenue (typiquement british) qui
leur permet de se dévoiler que par petites doses.
Le résultat ne provoque pas forcément un lien d’empathie étroit entre le lecteur et les différents protagonistes, et, aux vues de l’intrigue et de la fin du roman, c’est probablement un parti pris de Louise Candlish, pour nous laisser savourer la toute fin (qui ne manque pas de piquant !) à sa juste valeur.
Mais le point le plus fort de ce thriller est, selon moi, le mode de développement de son intrigue, à savoir deux versions (celle de Fiona et celle de Bram), chacune à d’elles se rapportant à deux périodes différentes.
Nous suivons donc Fiona, grâce à son podcast, qui nous raconte l’ensemble de son histoire, et en parallèle nous découvrons ce qu’il s’est précisément passé « le jour où » grâce à des chapitres qui découpent la journées quasiment heure par heure.
Même chose pour Bram, qui nous dévoile sa version de toute l’histoire au travers d’une longue lettre, et que nous suivons également pas à pas je Jour J.
Deux personnages, deux versions, quatre moments différents.
Autant dire que l’exercice était périlleux, même pour un auteur chevronné !
Et pourtant Mme Candlish s’en sort très bien, et arrive à tenir ses quatre courants différents avec dextérité pour les amener à se rejoindre au moment opportun.
Même si, personnellement, je pense qu’une cinquantaine de pages de moins n’auraient pas forcément porté préjudice à l’intrigue, il faut reconnaître que chacun des chapitres apporte un petit plus à la compréhension de l’ensemble.
Un thriller psychologique tout en finesse, qui se découvre à petits pas, et dont la morale m’a beaucoup plu.
À découvrir !
Thriller psycho-domestique.
Un bon exemple de thriller psycho-domestique qui fonctionne.
La Seconde Épouse, de Rebecca Fleet, a une histoire qui se pose rapidement, permettant au lecteur d’être tout de suite au cœur du sujet.
Grâce à une intrigue classique et efficace, le roman évite les écueils qui bordent trop souvent la présence d’une complexité inutile et plus rébarbative qu’autre chose.
Les chapitres alternent les points de vue, ce qui crée toujours un bon dynamisme dans la lecture, et la double temporalité passé/présent reste parfaitement claire et ne perd donc pas le lecteur.
Certaines petites longueurs sont peut-être à noter en milieu de roman, mais rien de rédhibitoire là dedans.
Pas trop d’incohérences non plus, et celles présentes s’expliquent à la fin du livre.
Le style britannique est bien présent, ce qui, dans ce genre de thriller, est en général de bonne augure.
On sent que l’auteure a pris de l’assurance depuis son premier roman (L’Échange), et qu’elle a donc pu mieux penser et poser son intrigue.
J’attends d’ailleurs avec intérêt de voir ce qu’elle va nous proposer par la suite.
C’est une lecture qui plaira à la grande majorité des adeptes des thrillers du genre, qui retrouveront dans ce titre tous les éléments propres à ce type d’histoires.
Le style est fluide, et le roman se lit vite et bien.
De plus, le personnage de la petite Jade est attachant et très émouvant. C’est, d’après moi, la plus aboutie des protagonistes, grâce à la force de son caractère mais également à cause des fêlures dues à son deuil dans l’enfance.
Ce n’est peut-être pas un thriller inoubliable, mais il a au moins le mérite de ne pas nous faire regretter de l’avoir lu, ce qui dans ce genre précis de lectures, n’est pas si courant ces temps-ci.
Pour résumer : une bonne idée d’intrigue, une mise en place très rapide, des alternances temps/personnages bien gérées, un style efficace et un rythme plaisant.
Autant de qualités qui vous feront rapidement oublier les petits défauts dont quasiment aucun livre n’est exempt.
Je le conseille à tous ceux qui avaient par exemple aimé L’Erreur, de Susi Fox, Ce Qui Ne Tue Pas, de Rachel Abbott, ou Notre Petit Secret, de Roz Nay.
À découvrir pour les amoureux du genre.